Dernière mise à jour à 13h37 le 01/09
Composition occidentale, sujets orientaux : un étonnant mélange signé Étienne Cail. (Photo : DR) |
A Luxembourg, la galerie Hervé Lancelin présente, pour la première fois au Grand-Duché, des œuvres d'un jeune peintre français Étienne Cail. Intitulée «La Tentation de l'Orient», l'exposition nous invite à un voyage à la croisée des cultures et de l'histoire de la peinture.
Autodidacte, Étienne Cail commence à peindre à l'âge de 18 ans pour embrasser un parcours extraordinaire : il est repéré deux ans plus tard par une galerie de Lyon, en France. Depuis, à chacune de ses expositions, ses œuvres partent comme des petits pains.
Sa passion pour l'Orient a commencé lors d'un voyage en Chine, en résidence d'artiste, une expérience qui va changer le cours de sa vie et de son travail artistique. «Dès son arrivée en Chine, il a été totalement subjugué par la technique et l'histoire de l'art chinois, par cette culture que nous ne connaissons finalement que très peu en Occident», a expliqué le galeriste Hervé Lancelin.
Après ce voyage, Étienne Cail prendra un tournant radical dans sa carrière, adoptant un ton en noir et blanc, et s'appropriant des tableaux historiques de l'art occidental. On découvre par exemple dans l'exposition une Mona Lisa sous les traits d'une jeune fille asiatique, un Déjeuner sur l'herbe de Manet revisité avec des personnages aux yeux bridés.
Ce qui rend son travail exceptionnel réside à la fois dans une technique des plus abouties, chose surprenante à un âge si jeune, et surtout dans la profondeur de ces regards venus d'ailleurs.
L'Extrême-Orient a depuis longtemps fasciné les artistes et grands hommes occidentaux qui y ont recherché tantôt la sagesse, tantôt l'art de la guerre ou ont simplement essayé de comprendre cette civilisation millénaire.
Etienne Cail exprime également une admiration pour la peinture contemporaine asiatique, en particulier chinoise, comme le peintre Yan Pei Ming dont d'immenses portraits l'impressionnent.
À une période où la mondialisation nous laisse croire que le monde tend à s'uniformiser, le travail d'Étienne Cail révèle par le geste de peindre toute la complexité de l'histoire des civilisations. Alors que les artistes asiatiques se passionnent pour l'art occidental, Étienne Cail nage à contre-courant et redonne toutes ses lettres de noblesse à un art méconnu.
(Source : lequotidien.lu)