Dernière mise à jour à 13h37 le 01/09
Selon une étude publiée en juillet, William Shakespeare, un des plus célèbres auteurs de la littérature occidentale, n'aurait pas dédaigné une pipe de cannabis de temps à autre... Francis Thackeray et son équipe de l'Université du Witwatersrand, en Afrique du Sud, se sont fait prêter 24 fragments de pipes provenant de la propriété de Shakespeare à Stratford-upon-Avon par le Shakespeare Birthplace Trust. Et il s'avère que 8 ont été testées positives à des résidus de cannabis et que 2 contenaient même des restes de cocaïne péruvienne.
Pour parvenir à cette conclusion, Francis Thackeray et son équipe ont utilisé une technique de test de pointe -appelée chromatographie en phase gazeuse et spectrométrie de masse- pour analyser les fragments de pipes. L'équipe de recherche en a conclu que Shakespeare aurait pu être un utilisateur de drogues au cours de sa carrière. « Nous avons été ravis de trouver des traces de cannabis », a dit M. Thackeray. « Nous ne pouvons pas être sûrs que les pipes que nous avons analysées étaient celles de Shakespeare, mais elles venaient de son jardin, et elles ont été datées du début du 17e siècle ».
Dans un manuscrit inédit, Francis Thackeray suggère que Shakespeare a utilisé le cannabis comme un « stimulant qui avait des propriétés de stimulation de l'esprit ». Et de fait, une des œuvres de Shakespeare, le Sonnet 76 pourrait bien contenir des références à l'usage de drogues. Tout au long de ses lignes, Shakespeare se réfère en effet à de « notables mauvaises herbes » et de « méthodes nouvellement trouvées et de composés étranges ». En outre, l'utilisation de drogues par le poète ne serait en fait pas si surprenante étant donné le caractère pour le moins expérimental de la médecine de l'époque élisabéthaine. Francis Thackeray et son équipe suspectent Shakespeare d'avoir utilisé le médicament comme une source de stimulation créative.
Les résultats de l'étude révèlent également quelques informations sur l'exploration et les échanges entre le Nouveau Monde et l'Angleterre pendant l'époque élisabéthaine. Par exemple, la cocaïne péruvienne, semblable aux traces trouvées sur deux des fragments de pipe du dramaturge, serait peut-être arrivée en Angleterre à la suite de la visite de Sir Francis Drake dans ce pays sud-américain en 1597. Shakespeare, s'il a bien consommé de la drogue, a probablement utilisé un produit cultivé assez loin de l'Angleterre, exigeant une énorme quantité de ressources et un long voyage pour arriver jusqu'entre ses mains.