Dernière mise à jour à 15h22 le 13/08
Un important commandant rebelle au Soudan du Sud et un groupe d'autres officiers de haut rang ont déclaré mercredi qu'ils se séparaient du mouvement rebelle mené par Riek Machar, menaçant de rejeter tout accord résultant des actuelles négociations de paix dans la capitale éthiopienne Addis-Abeba.
"Nous les généraux du SPLM/A (Mouvement/Armée populaire de libération du Soudan, NDLR) dans l'opposition avons perdu confiance en la direction du Dr. Riek Machar Teny, et dès aujourd'hui il cesse d'être le président et commandant en chef du SPLM/A", a indiqué dans un communiqué Peter Gatdet, le commandant des opérations des rebelles au Soudan du Sud.
Il a ajouté que tout accord que signerait M. Machar avec le gouvernement sud-soudanais ne serait pas légitime et ne serait pas respecté par les généraux du SPLM/A.
"Le Dr. Riek Machar a déjà accepté de travailler avec Salva Kiir et son vice-président dans le gouvernement de transition et d'union nationale. Ces dirigeants sont devenus des symboles de haine, de division et d'échec de la gouvernance", note le communiqué.
Ce dernier ajoute ensuite que "les deux dirigeants sont responsables du déclenchement de la crise actuelle. Nous rejetons la proposition de l'Autorité intergouvernementale pour le développement (IGAD) qui donne la direction du gouvernement de transition et d'union nationale à la fois au président Kiir et au Dr. Riek Machar".
En juillet dernier, M. Machar a pris une décision relevant M. Gatdet de son poste en tant que chef d'état-major des rebelles pour les opérations et le général Gathoth Gatkuoth de son poste en tant que chef d'état-major pour la logistique.
La capitale éthiopienne Addis-Abeba accueille actuellement des négociations de paix entre le gouvernement sud-soudanais du président Kiir et les rebelles, menés par M. Machar, en se concentrant sur l'accord de paix proposé par l'IGAD.
Le Soudan du Sud a sombré dans la violence en décembre 2013 lorsque des combats ont éclaté entre les troupes fidèles au président Salva Kiir et les transfuges qui ont suivi l'ex-vice-président Riek Machar.
Le conflit s'est rapidement transformé en une véritable guerre. Et la confrontation a pris un tour ethnique, la tribu Dinka dont est issu le président s'opposant au groupe ethnique des Nuer dont est issu M. Machar.
Les affrontements ont fait des milliers de morts et environ 1,9 million de déplacés.