Depuis son annonce officielle fin juillet par la justice libyenne, la condamnation à la peine de mort contre l'ancien Premier ministre Baghdadi Mahmoudi ne cesse de susciter une polémique de plus en plus aiguë en Tunisie qui l'a extradé dans son pays en juin 2012 après plus de 6 mois de détention pour accès illégal dans son territoire.
Des composantes de la société civile tunisienne principalement le comité de défense de Baghdadi Mahmoudi ont pointé de doigt plusieurs hauts dirigeants tunisiens ayant succédé au pouvoir depuis janvier 2011 notamment l'actuel président de la République Béji Caïd Essebsi, son prédécesseur Moncef Marzouki ainsi que Hamadi Jebali, ancien Premier ministre (décembre 2011-mars 2013).
"J'assume ma responsabilité en tant qu'homme d'Etat dans l'extradition de Baghdadi Mahmoudi, dans le cadre de mes obligations constitutionnelles et en signe de solidarité avec la révolution libyenne", a récemment déclaré Hamadi Jebali aux médias tunisiens.
Etant l'un des dirigeants de premier ordre du parti islamiste Ennahdha (Renaissance), Hamadi Jebali a expliqué que "la décision de remettre Mahmoudi aux autorités libyennes a été prise par la justice tunisienne et approuvée par le gouvernement présidé par Béji Caïd Essebsi".
D'après lui, l'extradition avait été approuvée par une commission de représentants du gouvernement renforcée par des composantes de la société civile outre des organisations non-gouvernementales dont Amnesty international.
D'un autre côté, Maher Amid, membre du comité de défense, a récemment présenté certains détails sur cette affaire : "les deux anciens présidents de la république, Foued Mebazaa et Moncef Marzouki, n'ont pas signé la décision d'extradition de Mahmoudi vers la Libye", a-t-il révélé lors d'un point de presse à Tunis.
Et de préciser "des négociations ont été menées entre la présidence de la république (Marzouki) et le comité de défense pour faire sortir Mahmoudi de prison et le conduire vers un abri privé, mais en vain".
Selon son comité de défense, "Mahmoudi n'a pas été remis au gouvernement libyen mais plutôt à une milice armée". Béchir Essid, un autre membre du comité de défense, a imputé au gouvernement de Hamadi Jebali la responsabilité de l'extradition de son client. Une extradition qualifiée, selon lui, d'illégale et suspecte.