Le taux de participation au scrutin présidentiel du 23 novembre a atteint 64,6% sur le territoire tunisien et 29,68% dans les six circonscriptions électorales à l'étranger, a annoncé le président de l'Instance supérieure indépendante pour les élections (ISIE), Chafik Sarsar, dans la nuit de dimanche à lundi.
En Tunisie, le taux de participation le plus élevé a été enregistré dans la circonscription de Tataouine (sud-est) (73,2%), et le plus faible à Jendouba (nord-ouest) (52,8%), tandis qu'à l'étranger, la plus forte participation a été observée dans la circonscription de France 1 (France-nord) (46%) et la plus faible en Italie (11,32%), révèle l'ISIE.
"Il s'agit d'un taux de participation honorable, qui reflète le degré de conscience des Tunisiens quant à l'impératif de parachever sa transition démocratique", a fait savoir le patron de l'ISIE devant les journalistes réunis au centre de presse de la présidentielle à Tunis.
"Ce taux était plus faible que celui lors des législatives pour différentes raisons. L'écart avoisine les 3%", a-t-il noté.
M. Sarsar a également annoncé que le Palais des congrès "va abriter un centre de collecte des résultats de la présidentielle où seront comptées les voix instantanément en présence des observateurs, des journalistes et des représentants des candidats".
"Contrairement aux législatives, où les résultats ont été comptés au niveau des circonscriptions électorales, les résultats de tous les bureaux de vote pour l'élection présidentielle à l'intérieur et à l'extérieur du pays vont être comptés au bureau central considéré comme circonscription électorale unifiée", a annoncé Nabil Baffoun, un membre de l'ISIE.
Pour ce qui est des voix récoltées à l'étranger, elles "seront plutôt envoyées directement des centres de vote à la salle d'opérations au Palais des congrès de Tunis", a-t-il poursuivi.
Quelques heures après la fermeture des bureaux de votes en Tunisie, certains médias locaux ont déjà publié les premières estimations des résultats préliminaires de la présidentielle, en s'appuyant sur trois sondages effectués par "3C Etudes", "Sigma conseils" et "Emeraude consulting", trois établissements privés spécialisés dans les sondages en Tunisie.
Ces estimations, selon lesquelles aucun candidat n'a recueilli une majorité absolue des suffrages, confirment d'ores et déjà l'organisation d'un second tour présidentiel, dont le calendrier ne devrait pas dépasser le 28 décembre prochain.
Selon les premières tendances à la sortie des urnes, le candidat du parti centre-droit "Nidaa Tounes" (victorieux lors des législatives) Béji Caïd Essebsi vient en première position, suivi par l'actuel président Moncef Marzouk avec un écart qui varie, selon les trois sondages, entre 10 et 21%.
L'ISIE devrait annoncer les résultats préliminaires et définitifs du scrutin présidentiel dans les 48 heures qui viennent.
A en croire certains observateurs, le second tour de l'élection présidentielle serait assez disputé entre l'ancien chef de gouvernement post-révolution Béji Caïd Essebsi et le président sortant Moncef Marzouki, vu la popularité que les deux hommes ne cessent de gagner sur le terrain.