Les quelque cinq millions d'électeurs tunisiens sont appelés à aller aux urnes pour élire un nouveau président par 27 candidats, dont cinq se sont désistés, mais le taux d'affluence semble faible six heures après l'ouverture des bureaux de vote, par rapport aux élections législatives (environ 70%) tenues le 26 octobre.
Parmi les 5.285.625 électeurs, 389.240 votent à l'étranger, soit dans 43 pays à travers le monde.
Trois heurs après le début du vote, le taux de participation à l'étranger s'élève à seulement 18,61%, un taux qualifié par le président de l'Instance supérieure indépendante pour les élections (ISIE), Chafik Sarsar.
Selon l'ISIE, le taux de participation le plus élevé a été enregistré en France avec 26,95% (France-nord) et 17,62% (France- sud), suivie des pays du monde arabe et du reste du monde (28,03%), de l'Allemagne (17,03%) et de l'Amérique et du reste de l'Europe ( 16,6%).
Le taux le plus faible a été détecté en Italie (6,32%), l'une des destinations les plus prisées par les Tunisiens après la France.
Au centre de vote "Mendes France" à Mutuelle ville, une commune du Grand-Tunis, Anouar Channoufi, électeur de 65 ans, a déclaré à Xinhua que voter est un "devoir civique".
"En acquittant de ce devoir, nous aurons servir notre pays et essayer de faire sortir le pays de sa crise politique et économique", a-t-il affirmé.
"Le nouveau président de la République devra avoir l'atout d'un unificateur voire même un catalyseur de la société tunisienne, toute catégories confondues, d'autant qu'il veillera à éviter toute diversion au sein du peuple", a indiqué Anouar Channoufi.
Pour d'autres électeurs, croisés à la sortie de plusieurs bureaux de vote au Grand-Tunis (qui comporte quatre provinces à savoir Tunis, Ariana, Ben Arous et Manouba, ndlr), le nouveau chef d'Etat aura impérativement intérêt à "calmer" son peuple, ce qui l' aidera à reprendre le travail mais aussi la confiance en sa nation.
En outre, la lutte contre le terrorisme ainsi que le "démarrage de la machine économique" ont été les plus évoqués par des dizaines d'électeurs.
Les dirigeants de partis politiques, des candidats à la présidentielle ainsi que les hauts responsables tunisiens ont également exercé leur droit électoral dont l'actuel chef du gouvernement Mahdi Jomaa.
"La Tunisie aborde une étape de reconstruction d'un Etat moderne" et le gouvernement "a oeuvré en faveur d'un climat de sécurité pour assurer le bon déroulement des législatives et de la présidentielle", a déclaré M. Jomaa, qui s'est rendu à l'un des bureaux de vote à Carthage, banlieue nord de Tunis.
"La Tunisie gagnera et les groupes terroristes ne peuvent en aucun cas perturber le déroulement du scrutin", a-t-il déclaré, faisant allusion à un échange de tirs survenu plus tôt dans la journée à Béja (nord-ouest), entre les forces sécuritaires et un terroriste.
En prévision de l'élection présidentielle, les autorités sécuritaires tunisiennes ont mobilisé 100.000 agents armés, toutes spécialités confondues (police, armée, douane, protection civile et garde nationale), en plus des unités anti-terrorisme dépêchées essentiellement dans les circonscriptions électorales frontalières et intérieures du pays, selon le porte-parole du ministère de l' Intérieur Mohamed Ali Aroui.