Dernière mise à jour à 10h09 le 22/08
Les Forces armées révolutionnaires de Colombie (FARC) ont annoncé jeudi qu'elles prolongeraient leur cessez-le-feu unilatéral d'un mois, à un moment où les négociations de paix entre le gouvernement colombien et les FARC sont entrées dans une phase critique.
"Nous avons décidé de maintenir le cessez-le-feu unilatéral", a déclaré Carlos Antonio Lozada, commandant des FARC, peu avant la reprise des négociations à La Havane, à Cuba.
Cependant, les FARC n'ont pas précisé combien de temps le cessez-le-feu durerait.
Le chef des rebelles a indiqué que cette décision visait à créer "un contexte favorable aux négociations" qui se poursuivent depuis novembre 2012 et cherchent à mettre fin au conflit qui dure depuis un demi-siècle dans le pays.
La trêve unilatérale d'un mois commencée le 20 juillet a été la cinquième du genre depuis le début des négociations de paix à La Havane.
M. Lozada a critiqué le gouvernement colombien pour avoir attaqué les FARC pendant le cessez-le-feu.
"La chose la plus sensée à faire pour le gouvernement est de ne pas profiter militairement de ce geste humanitaire", a-t-il averti, soulignant que le cessez-le-feu devait être bilatéral.
En réponse à ces remarques, le ministre colombien de la Défense, Luis Carlos Villegas, a affirmé jeudi après-midi qu'il n'y avait pas eu "d'actes graves violant la trêve, malgré certains actes de harcèlement et crimes commis par les FARC au cours du mois dernier". M. Villegas a en outre qualifié le cessez-le-feu d'"acceptable".
La délégation du gouvernement colombien n'a pas fait de commentaire sur cette affaire avant les pourparlers.
Le ministre a indiqué que depuis le 20 juillet, les affrontements entre les deux parties avaient tué deux soldats et quatre insurgés et que 83 combattants rebelles avaient été capturés, dont 36 se sont rendus.
Les négociations de paix sont entrées dans une phase critique avec la conclusion partielle d'accords sur la réforme agraire et le trafic illégal de drogue. Les pourparlers actuels porteront principalement sur la question épineuse de l'indemnisation des victimes de la guerre.
Le même jour, le Bureau des Nations Unies pour la coordination des affaires humanitaires (OCHA) a déclaré que les violences avaient diminué de manière constante en Colombie.
"Le dernier cessez-le-feu unilatéral de décembre 2014 à mai 2015 a permis d'atteindre le niveau de violence le plus faible de ces derniers années", a déclaré Gerard Gomez, directeur de l'OCHA en Colombie.
Jorge Restrepo, directeur du Centre colombien de ressources pour l'analyse des conflits, a fait remarquer qu'aucun civil n'avait été blessé au cours des derniers mois grâce au cessez-le-feu.
Les FARC, le plus grand groupe de guérilla colombien, luttent contre les forces gouvernementales depuis les années 1960, faisant plus de 220.000 morts et six millions de déplacés.