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Jean-Marie Le Pen exclu du Front National par le bureau exécutif du parti

le Quotidien du Peuple en ligne | 22.08.2015 10h04

Jean-Marie Le Pen, co-fondateur du parti français d'extrême-droite du Front National, a été exclu du parti jeudi après avoir exaspéré à plusieurs reprises son leader actuel, sa fille Marine, en faisant remonter au grand jour certains aspects du passé antisémite du parti, sur lesquels elle s'efforce de tirer un trait définitif. Le conseil exécutif du parti a voté l'exclusion de Jean-Marie Le Pen, âgé de 87 ans, après avoir entendu pendant trois heures les arguments de celui qui, pendant des années, a symbolisé une des faces les plus rétrogrades de la politique française, comme le rejet des immigrés et une certaine nostalgie pour l'époque de la colonisation en Algérie.

Sous la direction de sa fille, le Front National a acquis une place qu'il n'avait jamais eu auparavant dans la vie politique française, et M. Le Pen est de plus en plus devenu une source d'embarras pour Marine Le Pen, surtout après avoir répété ses opinions de longue date sur l'Holocauste. Il avait ainsi notamment dit à plusieurs reprises –et récemment encore- que les chambres à gaz étaient un « détail de l'histoire » et que le maréchal Philippe Pétain, chef de l'Etat français entre 1940 et 1944 et condamné pour collaboration avec les nazis, n'était pas un « traître », suscitant la colère et la désapprobation de sa fille.

Lors d'une réunion spéciale en mai dernier, Mme Le Pen avait appelé les dirigeants du parti à suspendre l'adhésion de son père, mais les avocats de celui-ci avaient ensuite réussi à faire annuler cette décision en justice. Néanmoins, elle avait remporté une manche importante en juillet quand des militants du parti, dans un vote par correspondance, avaient voté à 94% pour retirer à Jean-Marie Le Pen titre de président du parti d'honneur ; ce scrutin avait aussi été annulé par un juge. M. Le Pen a déclaré à une station de télévision française la semaine dernière qu'il était « profondément choqué, blessé, et victime d'une chasse aux sorcières politique », et qu'il ne soutiendrait pas sa fille à l'élection présidentielle 2017. Son avocat, Frédéric Joachim, était allé encore plus loin au micro d'une radio française, disant que le « Front National, en tuant son propre fondateur, s'est d'une certaine manière suicidé ».

Le parti a publié un communiqué laconique jeudi, disant simplement que son bureau politique avait « délibéré et décidé, à la majorité requise, l'exclusion de Jean-Marie Le Pen en tant que membre du Front national ». De son côté, M. Le Pen avait vigoureusement contesté cette décision à l'avance, en disant le bureau n'était qualifié pour le juger parce qu'il était « payé » par le parti. Il est arrivé au siège du parti dans la banlieue ouest de Paris, dans une limousine noire aux vitres teintées, et a débarqué devant une foule de journalistes en attente avant de disparaître dans le bâtiment de trois étages. Il a confirmé vendredi qu'il attaquerait en justice son exclusion du Front national, qui est pour lui un « assassinat » perpétré et ordonné par sa fille à la tête d'un « peloton d'exécution ». « C'était une mascarade, un guet-apens, un simulacre », a déclaré Jean-Marie Le Pen vendredi sur la radio RTL.

(Rédacteurs :Qian HE, Guangqi CUI)
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