Yémen : l'OMS demande la création d'un corridor humanitaire pour lutter contre une épidémie de dengue

L'Organisation mondiale de la Santé (OMS) a appelé lundi à créer un corridor humanitaire pour venir en aide à plus de 3 millions de personnes dans le gouvernorat de Ta'izz, le plus peuplé du Yémen, actuellement frappé par une épidémie de dengue.

Des milliers de personnes de cette zone du sud-ouest du Yémen ont immédiatement besoin d'un traitement médical en raison de l'épidémie de dengue favorisée par la crise humanitaire qui frappe le pays et les dommages importants causés par le conflit aux installations de santé, a déclaré l'OMS dans un communiqué de presse rendu public ce week-end.

"Toutes les parties au conflit doivent respecter un cessez-le-feu et démilitariser tous les hôpitaux et établissements de santé à Ta'izz pour mettre en œuvre des mesures visant à contrôler l'épidémie de dengue, fournir des traitements et permettre l'accès aux personnes blessées ainsi qu'à d'autres patients", a appelé le directeur régional pour la Région OMS de la Méditerranée orientale, Dr. Ala Alwan.

L'agence a insisté sur le besoin urgent d'établir un couloir humanitaire pour évaluer la situation et entamer des mesures de contrôle de l'épidémie au Yémen. Au cours des deux dernières semaines, en effet, le nombre de personnes atteintes de dengue serait passé de 145 à 421, a estimé l'OMS.

"Nous demandons une protection et la sécurité pour tous les personnels qui travaillent dans le but de contrôler cette épidémie inquiétante de dengue à Ta'izz, y compris une action résiduelle de pulvérisation, l'éducation sanitaire des communautés et la distribution de matériel supplémentaire", a dit M. Ala Alwan.

La population du gouvernorat de Ta'izz est estimée à 3,2 millions de personnes. Toutefois, trois des principaux hôpitaux du gouvernorat sont actuellement inaccessibles ou se trouvent en plein milieu des combats, privant des millions de personnes déplacées, malades ou blessées d'un accès aux services de santé.

En raison de l'insécurité persistante et du déplacement de milliers de personnes, il est probable que la situation se détériore dans les prochains jours, a mis en garde l'OMS.