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Intervention française en Syrie : une inflexion et non un changement de doctrine

Xinhua | 19.09.2015 09h59

Dans un entretien au journal Le Monde paru vendredi, le ministre français de la Défense, Jean-Yves Le Drian, a indiqué que la décision de Paris d'effectuer des vols de reconnaissance au-dessus de la Syrie pour éventuellement y mener des frappes contre Daech correspond à une "inflexion" de la position française et non pas à "un changement de doctrine".

"Il y a une inflexion, mais pas un changement de doctrine", a indiqué au Monde M. Le Drian, invoquant trois raisons pour justifier le changement de stratégie de la France en Syrie.

"Depuis les débuts de la coalition et de notre opération 'Chammal' en Irak, Daech [acronyme arabe de l'Etat islamique (EI)] a beaucoup progressé vers l'ouest et sur le territoire syrien", a d'abord indiqué le ministre.

"Cette progression va jusqu'à inquiéter l'axe Damas-Homs, sur la partie toujours tenue par les forces de Bachar Al-Assad. Si cette percée se produit, c'est le Liban qui sera menacé", a-t-il souligné.

"Ensuite, nous avons beaucoup d'éléments qui montrent qu'existent désormais des centres de formation des combattants étrangers non plus uniquement en vue de contribuer aux combats de Daech au Levant, mais pour intervenir en Europe, en France en particulier", a poursuivi M. Le Drian.

"Enfin, le périmètre d'action des forces loyalistes à Bachar s'est réduit et aujourd'hui, frapper Daech ne signifie pas militairement favoriser Bachar. Nous ne pouvons donc pas accepter d'avoir pour la France, dans sa vision des menaces et des risques, un angle mort sur la Syrie", a-t-il ajouté.

La France effectue depuis le mardi 8 septembre des vols de reconnaissance au-dessus du territoire syrien pour "établir ce que l'on appelle, en termes militaires, des 'dossiers d'objectifs' afin d'être en situation, le cas échéant, de frapper si nécessaire", a souligné le ministre, notant que le cadre légal de ces opérations "est l'article 51 de la Charte des Nations Unies qui porte sur la légitime défense".

"Nous avons la certitude que Daech, depuis la Syrie, risque de menacer la France, et donc au nom de la légitime défense (...) nous faisons des vols de reconnaissance", avait expliqué il y a une semaine sur BFM TV le ministre français des Affaires étrangères, Laurent Fabius.

Invité mercredi sur France Inter, M. Le Drian avait quant à lui indiqué que la France effectuera des frappes "dans les prochaines semaines", dès que des cibles auront été "bien identifiées".

(Rédacteurs :Qian HE, Yin GAO)
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