Dernière mise à jour à 10h17 le 27/10
La coalition menée par les Etats-Unis a intensifié ses frappes aériennes le week-end dernier en Irak, tandis que la Russie a accéléré ses offensives politique et militaire en Syrie voisine.
Pas moins de 22 frappes ont été menées samedi dernier, pour l'essentiel contre des positions de l'Etat islamique (EI), dans les villes irakiennes de Kisik, Ramadi et Sinjar, a annoncé dimanche l'armée américaine, sans faire référence à d'éventuelles missions en Syrie.
Au total, 30 activistes de l'EI ont été tués samedi lors de frappes ou de combats avec les forces irakiennes près de Ramadi, chef-lieu de la province d'Anbar (ouest), selon un responsable régional de la sécurité.
Lors de ces combats, un avion a bombardé un centre de l'EI à Al-Qaïm près de la frontière avec la Syrie, faisant 18 morts dans les rangs du groupe djihadiste et détruisant six de leurs véhicules, a ajouté à Xinhua ce responsable sous couvert d'anonymat. Il n'a pu préciser s'il s'agissait d'un avion américain ou irakien.
La Russie a pour sa part lancé sa propre campagne aérienne le 30 septembre dernier en Syrie, ce que Damas a salué comme une contribution majeure dans sa lutte contre le terrorisme. L'Occident soupçonne de son côté Moscou de tout faire pour garder Bachar al-Assad au pouvoir.
Galvanisé par ce soutien russe, le général Abdallah Ayoub, chef d'état-major de l'armée syrienne, a annoncé le 8 octobre le lancement d'une vaste offensive contre les groupes rebelles dans le pays. Depuis, grâce au soutien aérien russe, la carte militaire en Syrie a été redessinée, les forces anti-Assad étant désormais sur la défensive.
Début octobre, des appareils russes et américains se sont dangereusement approchés dans les airs, faisant redouter de graves conflits entre ces deux puissances qui cherchent à accroître leur influence dans la région.
Pour éviter tout incident dans le ciel syrien, les deux parties ont finalement conclu la semaine dernière un protocole d'accord qui devrait permettre à l'avenir d'éviter ce genre d'incidents. Le Pentagone a cependant pris soin de préciser qu'il ne s'agissait en aucun cas d'un accord de coopération militaire et qu'aucun échange d'information sur les cibles n'aurait lieu.
Le président al-Assad a en tout cas créé la surprise en se rendant à Moscou le 20 octobre dernier, rencontrant à cette occasion son homologue russe Vladimir Poutine et d'autres officiels.
Plusieurs jours après ce déplacement, le président syrien a confié au député russe Alexandre Iouchenko qu'il était prêt à participer à des élections "dès que nécessaire", a rapporté dimanche la chaîne panarabe Al-Mayadine.
M. Iouchenko a précisé que M. al-Assad était prêt à organiser des élections "si le peuple n'y est pas opposé".
Sur le front diplomatique, Moscou et Washington ont également eu des entretiens multilatéraux vendredi à Vienne avec l'Arabie saoudite et la Turquie. Le chef de la diplomatie américaine John Kerry a qualifié vendredi ces entretiens de "constructifs et productifs, permettant de faire émerger quelques idées".
Il n'a toutefois pas donné de détails sur la teneur des conversations, indiquant juste que les quatre pays pourraient se retrouveraient dès vendredi prochain pour voir s'ils partageaient suffisamment de positions communes "pour progresser vers une solution politique significative" à la crise en Syrie.