Dernière mise à jour à 08h50 le 04/11
La compagnie aérienne russe dont l'avion s'est écrasé en Egypte, tuant toutes les personnes présentes à bord, a déclaré lundi que le désastre n'a pas pu être causé par une défaillance technique ou une erreur humaine. Selon Alexander Smirnov, directeur général adjoint de la compagnie aérienne Kogalymavia, l'accident qui a eu lieu samedi dans la péninsule du Sinaï, ne peut être que le résultat d'une autre « action technique ou physique » qui a causé sa rupture en vol et sa chute au sol.
Il n'a pas précisé ce que cette action aurait pu être, disant que c'était à l'enquête officielle de le déterminer. « L'avion était en excellent état », a dit M. Smirnov dans une conférence de presse à Moscou. « Nous excluons une défaillance technique et toute erreur de l'équipage », a-t-il dit, ajoutant qu'il n'y avait pas eu d'appel d'urgence des pilotes à des services au sol pendant le vol, qui avait décollé de la station balnéaire égyptienne de Charm el-Cheikh pour la ville russe de Saint-Pétersbourg.
Plusieurs experts de l'aviation se sont demandés si la compagnie aérienne avait ou non suffisamment d'informations si tôt au début de l'enquête, sans l'appui d'une lecture complète de la boîte noire, pour pouvoir dire ce qui peut ou ne peut pas avoir causé l'accident. En vertu des règles de l'aviation internationale, les compagnies aériennes ne sont pas directement accréditées à participer aux enquêtes et il leur est demandé de s'abstenir de faire des commentaires sur les enquêtes tant qu'elles sont encore en cours.
« Ce qui est vraiment perturbant, c'est la déclaration faite par la société disant que son avion ne pouvait pas se désintégrer : personne n'est qualifié pour faire une déclaration de ce genre à cette phase de l'enquête », a déclaré Kevin Humphreys, un ancien régulateur irlandais qui a fondé l'agence d'enquête sur les accidents aériens de son pays. Selon le directeur général adjoint de Kogalymavia pour l'ingénierie, Andrei Averyanov, les dégâts d'un incident de 2001, lorsque la section de la queue de l'avion avait heurté le tarmac à l'atterrissage, avaient été entièrement réparés et ne pouvaient pas avoir été un facteur dans l'accident. De fait, depuis 30 ans, seuls 2 accidents mortels ont eu lieu suite à des réparations défectueuses, un en 1985 au Japon, et un autre en 2002 à Taiwan, tous deux sur des Boeing 747, causant la mort de 750 personnes.