Dernière mise à jour à 08h31 le 24/02
Les Etats-Unis et la Russie ont annoncé lundi un accord de cessez-le-feu en Syrie, qui vise à mettre fin aux hostilités entre les différentes parties au conflit dans le pays. Il s'agit du dernier effort international visant à apaiser la crise syrienne et à relancer les pourparlers de paix.
Les parties au conflit, à l'exception des groupes jihadistes, ont jusqu'au 26 février pour indiquer aux Etats-Unis ou à la Russie leur intention de respecter la trêve, qui devrait débuter le 27 février.
Le même jour, le président syrien Bachar al-Assad a signé un décret présidentiel dans lequel il a annoncé la tenue des élections parlementaires syriennes le 13 avril prochain.
Située au cœur du Moyen-Orient et au carrefour de trois continents, la Syrie revêt une grande importance stratégique. A l'heure où le conflit syrien s'apprête à entrer dans sa sixième année, l'intervention de forces extérieures risque de compliquer la situation dans la région, ce qui ne profitera qu'aux terroristes.
De telles perspectives vont à l'encontre des intérêts des Etats-Unis et de la Russie et nuisent à la stabilité du monde entier. La nécessité et l'urgence de mettre fin au conflit en Syrie sont reconnues par la communauté internationale.
Pour Washington, même si la chute du régime Assad est l'un de ses objectifs, la lutte contre le terrorisme et la protection des intérêts de ses alliés dans la région sont également des priorités. Quant à Moscou, elle cherche à sauvegarder ses propres intérêts en Syrie, mais aussi à améliorer ses relations avec l'Occident, qui se sont détériorées ces dernières années à cause de la crise ukrainienne.
En outre, les deux pays dépensent une énergie considérable dans cette crise qui se poursuit voire s'aggrave, ce qui les empêche de prêter l'attention nécessaire à d'autres problèmes internationaux.
L'intervention russe dans la crise syrienne semble avoir porté ses fruits: premièrement, l'opération en Syrie a démontré la puissance militaire de la Russie; deuxièmement, le pays est devenu l'un des principaux acteurs de la lutte contre le terrorisme au Moyen-Orient; troisièmement, Moscou a réussi à mieux faire entendre sa voix sur les affaires de la région; et enfin, la Russie est parvenue à améliorer ses relations avec l'Occident en contribuant à la lutte contre le terrorisme, ce qui lui a permis dans une certaine mesure de sortir de l'isolement dans lequel elle était confinée depuis la crise ukrainienne.
La réalisation du cessez-le-feu ne sera toutefois pas sans obstacles. Le contenu de l'accord n'est pas parfait: par exemple, il ne prévoit ni de mécanisme de surveillance du cessez-le-feu, ni ne précise les critères de violation de cessez-le-feu ni les sanctions à prendre en cas de violation.
D'autre part, les organisations extrémistes telles que l'Etat islamique ne veulent de toute évidence pas que la situation se stabilise, et tenteront probablement de compromettre les efforts de paix en Syrie. Par ailleurs, il est possible que certaines parties au conflit n'acceptent pas le cessez-le-feu tant que leurs objectifs ne seront pas atteints.
Bien que l'accord sur la cessation des hostilités ait été conclu, il reste encore à mettre en œuvre. Quoi qu'il en soit, sa conclusion envoie le signal positif que la communauté internationale cherche à rétablir la paix. Avec une forte volonté politique de la part de toutes les parties et l'amélioration continue de l'accord, il reste encore possible d'envisager le retour de la paix en Syrie.