Près de 3.000 Kurdes manifestent à Strasbourg devant le CoE

Près de 3.000 Kurdes venus de toute l'Europe manifestent à Strasbourg devant le Conseil de l'Europe (CoE) depuis lundi pour "dénoncer le silence des institutions européennes" face à l'opération menée par Ankara dans la ville de Cizre, dans le sud-est de la Turquie, et l'appeler à réagir.

Les protestataires ont organisé un sit-in devant le CoE dont la Turquie est l'un des 47 membres. Ils manifestent également devant le siège de la Cour européenne des droits de l'homme (CEDH) qui doit, selon eux, déployer plus d'efforts pour demander des comptes au gouvernement turc pour avoir provoqué la mort de civils kurdes à Cizre.

La manifestation est coordonnée par le "Congrès des Kurdes européens pour une société démocratique" et le "Mouvement européen des femmes Kurdes", qui ont déjà mené plusieurs actions de protestations à Strasbourg afin de dénoncer l'emprisonnement en Turquie depuis 1999 du leader kurde Abdullah Ocalan. Entre 8.000 Kurdes selon la police et des dizaines de milliers selon les organisateurs, avaient notamment défilé le 13 février à Strasbourg avant de tenir un grand meeting.

Cette semaine, les militants, venus de France, des Pays-Bas, de Suisse, du Luxembourg et d'Allemagne veulent s'élever contre "le silence assourdissant de l'Europe face au massacre des civils en Turquie qui la rend complice d'Ankara", déclare Hanim Ozbek, membre exécutif du "Conseil démocratique kurde de France". Elle en appelle à la "responsabilité des institutions européennes et de la communauté internationale" pour "faire respecter les valeurs qu'elles défendent".

Interrogé par Xinhua, le porte-parole du Conseil de l'Europe Can Fisek n'a pas fait de commentaires particuliers sur ce point. Il a souligné que "le droit de manifester est garanti par la Convention européenne des droits de l'homme" et que "cette manifestation pacifique est autorisée par les autorités françaises".

Au début du mois, des forces spéciales turques ont mené une opération dans la ville de Cizre, contre le Parti des travailleurs du Kurdistan (PKK, interdit en Turquie et considéré par l'UE comme par l'ONU comme une organisation terroriste), tuant des dizaines de Kurdes.