Dernière mise à jour à 08h22 le 26/01
L'Assemblée Parlementaire du Conseil de l'Europe (APCE) a débuté lundi, à Strasbourg, sa session d'hiver dans un contexte particulièrement tendu provoqué par la crise migratoire et le terrorisme qui déstabilisent l'Europen, des défis de taille pour son nouveau président, l'Espagnol Pedro Agramunt.
"Ce qui nous réunit ici aujourd'hui, ce n'est pas l'idée que l'Europe serait parfaite ; c'est la conviction qu'en Europe, nous devons résoudre nos problèmes ensemble", a rappelé le nouveau Président dans son discours d'investiture.
Pour vaincre le terrorisme, "véritable danger aux multiples facettes", "nous devons coopérer et reconnaître les communautés musulmanes comme l'un de nos plus forts alliés, au lieu de les pousser à la suspicion et la haine. Il ne faut pas oublier que la majorité des victimes du terrorisme dans le monde sont aussi des musulmans", a insisté cet avocat membre du Parti populaire (droite).
Les délégués des Etats membres du Conseil de l'Europe (CoE), réunis à Strasbourg jusqu'au 29 janvier, plancheront en priorité sur cette question, plus que jamais d'actualité après les attentats de Paris du 13 novembre dernier mais aussi l'attaque meurtrière qui, le 6 janvier, a frappé la Turquie, autre membre du CoE.
Deux rapports centraux seront au cœur des discussions: "Les combattants étrangers en Syrie et en Irak", et "le combat contre le terrorisme international tout en protégeant les normes et les valeurs du Conseil de l'Europe".
Concernant la crise migratoire, deux rapports majeurs, "La Méditerranée: une porte d'entrée pour les migrations irrégulières", et "Le crime organisé et les migrants" sont à l'ordre du jour. Le Président nouvellement élu a mis en exergue l'absence de mesures rapides et efficaces en la matière, le démantèlement des institutions de l'État qui font le jeu des partis nationalistes et l'alarmante fragmentation du continent.
"La situation des réfugiés est dramatique. Il faut absolument trouver des solutions communes à l'échelle européenne et travailler à l'intégration des migrants à l'échelle locale. Il est inacceptable que des pays essaient d'échapper à leurs obligations", a déclaré de son côté, lors d'une conférence, lundi matin, la présidente sortante Anne Brasseur, qui avait déjà interpellé vivement les leaders européens à plusieurs reprises.
Les parlementaires discuteront également lors d'un autre débat d'urgence de la question de "la protection des femmes et transcription fidèle de vérités dérangeantes". En ligne de mire: les événements de la Saint-Sylvestre à Cologne dans lesquels des demandeurs d'asile sont suspectés de violences sexuelles et les autorités allemandes accusées d'avoir tardé à communiquer les faits.
Lundi, les parlementaires se sont par ailleurs opposés à la tenue d'un débat d'urgence sur le fonctionnement des institutions démocratiques en Pologne, qui fait l'objet de controverses. Sont en cause des mesures concernant la justice et les médias mises en œuvre par Varsovie, jugées contraires à l'état de droit par l'Union européenne. La cheffe du gouvernement polonais, Beata Szydlo, s'est exprimée à ce sujet devant le Parlement européen, mardi dernier, à Strasbourg.
Une délégation sur les 47 Etats membres que compte l'organisation paneuropéenne ne sera pas présente cette semaine à Strasbourg car la Fédération de Russie ne participera pas à la session. "Il est vrai que nous avons des divergences de vue mais seul le dialogue nous permettra d'avancer", a déploré Anne Brasseur.