Dernière mise à jour à 08h18 le 02/03
Trente nouveaux migrants sont arrivés à Strasbourg en provenance de la "jungle de Calais" (nord de la France), où s'entassent plusieurs milliers de migrants, a annoncé mardi l'adjointe au maire de Strasbourg, Nawel Rafik-Elmrini.
C'est la deuxième fois que Strasbourg, chef-lieu du département du Bas-Rhin, accueille des réfugiés issus de la "jungle de Calais", le plus grand bidonville de France dont le démantèlement a commencé ce lundi, trois jours après une décision de justice validant l'évacuation.
En octobre dernier, Strasbourg a accueilli 28 Africains et Afghans, convoyés par bus, depuis le Pas-de-Calais.
Le gouvernement français a annoncé que des places en centres d'accueil allaient être mises à disposition sur le territoire national pour accueillir les migrants qui acceptaient de quitter Calais, où ils étaient venus dans l'espoir de gagner le Royaume-Uni.
Selon la préfecture du Bas-Rhin, les nouveaux arrivants à Strasbourg, des hommes originaires notamment du Soudan, de l'Érythrée, et du Tchad pour l'un d'eux, étaient volontaires pour rejoindre l'Alsace, où ils vont entamer des procédures de demande d'asile dans les prochains jours.
"Strasbourg, forte de sa tradition de terre d'accueil, accueille tous les mois près de 200 demandeurs d'asile dans le cadre de la relocalisation décidée par l'Union européenne. Nous avons par ailleurs lancé un fonds de 35.000 euros pour aider des associations qui s'occupent d'enfants de réfugiés", a-t-elle rappelé.
Si la question des migrants de la "jungle" de Calais est épineuse, celle de l'accueil des demandeurs d'asile dans leur ensemble à l'échelle européenne l'est encore davantage avec l'arrivée massive de migrants sur le Vieux Continent en 2015.
Les quotas par pays, fixés péniblement à l'automne par les instances de l'Union européenne, ne sont pour l'instant pas suivis d'effet.
L'UE a acté une répartition entre ses pays membres de 160.000 réfugiés syriens, irakiens ou érythréens. Pour l'heure, seulement quelque 600 personnes ont effectivement été transférées. La France de son côté s'est engagée à accueillir 30.000 "relocalisations" sur les 160.000 prévues mais elles se font jusqu'ici au compte-goutte.
"Accueillir 30.000 personnes est tout-à-fait possible ! La France compte 36.000 communes. Cela ne représente même pas une personne par commune", s'insurge Mme Rafik-Elmrini.
Elle a plaidé pour que le réseau européen des villes solidaires des réfugiés, dont elle est l'une des initiatrices, passe à la phase opérationnelle.
Cette initiative, lancée en octobre 2015, a reçu le soutien du Congrès des pouvoirs locaux et régionaux du Conseil de l'Europe (CoE).
Le réseau s'est fixé pour objectif d'élaborer des solutions concrètes afin d'assurer une répartition plus équitable des migrants.