Dernière mise à jour à 14h31 le 09/03
Plus de 100 ans après, la gigantesque crue de janvier-février 1910 qui avait frappé la capitale est restée dans la mémoire de tous les Parisiens par son ampleur et les dégâts qu'elle fit, même si aucun habitant ne perdit la vie. Films et cartes postales rappellent aujourd'hui encore cette crue, la plus importante depuis le milieu du 17e siècle. Face au risque toujours présent, et compte tenu des conséquences qui seraient infiniment plus graves aujourd'hui qu'a la Belle Epoque compte tenu de l'urbanisation et l'omniprésence de l'électricité et de l'informatique dans nos vies, une préparation rigoureuse est nécessaire. C'est le but de l'exercice européen Sequana 2016 va répéter en grandeur nature du 7 au 18 mars, les manœuvres nécessaires en cas de crue majeure en Ile-de-France.
Le lancement des opérations a eu lieu lundi matin à la Maison de la radio, dans le 16e arrondissement de Paris, en présence du ministre de l'Intérieur Bernard Cazeneuve et du préfet de police de Paris Michel Cadot. A partir de cet instant, le scénario prévoit une montée des eaux quotidienne de 50 cm pour atteindre plus de 8 mètres. Pour mémoire, en 1910, le niveau de l'eau avait atteint 8,62 m. Des le début des opérations, une maison de retraite sera évacuée, des opérations de dépollution seront lancées, des sauvetages en hélicoptère auront lieu, et des stations de métro seront même emmurées.
L'opération concernera cinq départements franciliens et impliquera 900 sauveteurs, 150 personnels des forces de police, 40 véhicules de sécurité civile dont 20 véhicules lourds, quatre hélicoptères. Et, solidarité européenne oblige, quatre pays de l'Union vont y participer: l'Italie, l'Espagne, la Belgique et la République Tchèque viendront sur place avec leurs propres moyens de secours. Seront aussi mobilisés 87 institutions et entreprises (Assistance publique-Hôpitaux de Paris, EDF, SNCF, opérateurs téléphoniques, Total, Veolia). La RATP, la compagnie du métro parisien, va emmurer une station pour empêcher l'eau d'y pénétrer, comme ce fut le cas en 1910. Et la radio France Bleu diffusera des flashs d'information fictifs.
Selon le préfet Jean-Paul Kihl, secrétaire général de la zone de défense et de sécurité de Paris, « Cet exercice va permettre de réexpliquer aux gens qu'il y a de fortes chances que cela arrive un jour et que collectivement il vaut mieux s'y préparer », le préfet de police Michel Cadot ajoutant qu'en cas de crue de type 1910, les conséquences seraient autrement plus graves : « Une crue centennale sur le même niveau d'élévation du fleuve qu'en 1910, en Ile-de-France se traduirait par 500 km² de territoire sous l'eau, 830 000 habitants résidant en zone inondable et plusieurs millions d'habitants dont les conditions de vie seraient dégradées ». L'exercice prendra fin le 18 mars, date de la baisse –tout aussi fictive que la montée- des eaux.