Dernière mise à jour à 08h18 le 11/03
Au lendemain de la mobilisation nationale contre son projet de loi sur le travail, la ministre française du Travail, Myriam El Khomri, a pris note des critiques, tout en rappelant le bien-fondé de son projet et la nécessité de réformer le code du travail.
"Il y a des critiques qui s'expriment, des incompréhensions, des doutes sur cet avant-projet de loi", a déclaré jeudi matin sur France Info Mme El Khomri, au lendemain de la mobilisation nationale qui a rassemblé entre 224.000 personnes selon la police, et 400.000 à 500.000 personnes selon les syndicats, contre son projet de loi.
Ce projet de loi prévoit notamment la primauté des accords d'entreprises en matière de temps de travail, une sécurisation juridique du licenciement économique pour les entreprises, des indemnités prud'homales plafonnées en cas de licenciement abusif et un recours facilité au forfait-jour dans les petites entreprises, résumait mercredi la presse française.
Sur France Info, la ministre a rappelé que l'enjeu "est surtout de traiter les problèmes qui se posent dans notre pays et dans notre pays en effet nous avons un monde du travail qui est rigide".
"L'objectif de cette loi c'est de laisser une plus grande place à la négociation collective, c'est-à-dire de laisser la possibilité aux représentants légitimes des salariés, des syndicats et des employeurs d'avoir plus d'objets de négociation à l'intérieur de l'entreprise", a-t-elle souligné, rappelant que le bilan des concertations avec les partenaires sociaux sera présenté lundi.
Elle a par ailleurs qualifié de "bonne nouvelle" la création de près de 80.000 emplois salariés marchands en 2015 et estimé que les mesures prises par le gouvernement en matière d'emploi commencent à se faire ressentir.
"En 2015, nous avons créé près de 80.000 emplois salariés marchands (...), ce qui montre bien que la politique qui est menée, le pacte de responsabilité, le CICE (crédit d'impôt pour la compétitivité et l'emploi), l'aide embauche PME (...) commencent à porter leurs fruits", a-t-elle en effet expliqué.
En outre, la ministre a rappelé que "le chômage des jeunes a diminué de 30.000 en 2015", y voyant là un signe "encourageant".
"Il y a des réformes conjoncturelles qui ont été apportées par ce gouvernement, il y a aussi des réformes structurelles que nous devons apporter", a-t-elle poursuivi.
Cette réforme "doit être équilibrée (...) mais elle est nécessaire", a conclu la ministre.
Suite à la mobilisation nationale de mercredi, le premier syndicat étudiant, Unef, a appelé à une "nouvelle journée d'action" le jeudi 17 mars "dans toutes les universités" pour demander le retrait du projet de réforme du droit du travail.