Dernière mise à jour à 08h23 le 16/03
Le reflet de trois garçons dans une flaque d'eau dans un camps de réfugiés en Syrie le 21 février 2013. (Xinhua/AP) |
Le président russe Vladimir Poutine a ordonné lundi soir le retrait de la majeure partie des forces aériennes russes déployées en Syrie à partir de mardi. Selon certains observateurs, cette décision du Kremlin n'est pas un simple retrait militaire : elle démontre la volonté de Moscou de faire progresser les pourparlers inter-syriens, qui ont repris lundi, et d'améliorer ses relations avec l'Occident.
A la demande du gouvernement syrien, la Russie a envoyé en septembre dernier ses forces aériennes en Syrie dans le but de mener des frappes aériennes contre l'Etat islamique (EI). Les frappes aériennes russes, selon M. Poutine, avaient pour objectif de protéger le régime légitime syrien et de créer des conditions favorales à une résolution politique de la crise syrienne.
Plus de cinq mois après, "les tâches fondamentales fixées pour les forces armées russes ont été accomplies dans l'ensemble", a indiqué le Kremlin dans un communiqué publié en ligne. L'armée syrienne a pu regagner du terrain dans ses combats contre l'EI, un accord de cessation des hostilités entre le régime syrien et les rebelles est entré en vigueur il y a deux semaines, et les pourparlers inter-syriens visant à mettre fin à cinq ans de crise en Syrie ont repris lundi.
Parallèlement, à travers ces opérations militaires en Syrie, Moscou a pu montrer ses armes avancées et l'efficacité de ses troupes, et le retrait des troupes allégera le fardeau financier du pays. Selon certains médias russes, les frappes aériennes russes en Syrie coûtent chaque jour 2,5 millions de dollars à la Russie.
La décision de retirer les forces aériennes russes déployées en Syrie est non seulement dans l'intérêt de la Russie, mais démontre également la volonté de Moscou de faire progresser les pourparlers inter-syriens et d'améliorer ses relations avec l'Occident, notamment avec les Etats-Unis.
"J'espère que la décision d'aujourd'hui adressera un message positif à l'ensemble des parties au conflit. J'espère que cela renforcera la confiance de tous les participants au processus de façon significative'', a déclaré lundi M. Poutine lors d'une réunion avec ses ministres de la Défense Sergueï Choïgou et des Affaires étrangères Sergueï Lavrov.
L'opposition syrienne, notamment les groupes en exil, a salué cette décision de la Russie qui, si elle est sérieuse, apportera un appui fort et positif aux pourparlers de paix à Genève. Le porte-parole du Haut comité des négociations (HCN) de l'opposition syrienne, Salem al-Meslet, a ainsi estimé que "s'il s'agit d'une démarche sérieuse [...], cela changera beaucoup de choses".
Il est à noter que la base navale russe de la ville côtière syrienne de Tartous et la base aérienne de Hmeimim au sud-est de la ville syrienne de Lattaquié poursuivront leurs opérations normalement.
"Une partie de notre contingent militaire est traditionnellement déployé en Syrie depuis de nombreuses années et il sera à présent chargé d'accomplir la tâche très importante de surveiller l'application du cessez-le-feu et de créer les conditions favorables au processus de paix'', a indiqué M. Poutine.
Le retrait des forces aériennes russes en Syrie n'est donc pas un simple recul. La Russie maintient sa présence militaire en Syrie en conservant des bases militaires et pourrait retourner dans ce pays ravagé par cinq ans de conflit une fois que la situation aura changé.