Dernière mise à jour à 09h34 le 15/03
Des avions russes sur une base de la province syrienne de Lattaquié. |
Sans que personne ne s’y attende, le président Vladimir Poutine a annoncé lundi que « la principale partie » des forces armées russes en Syrie allaient commencer leur retrait, demandant en même temps à ses diplomates d’intensifier la pression pour obtenir la paix alors que les négociations appuyées par la médiation de l'ONU ont repris pour tenter de mettre fin a cinq années de guerre. Le Président russe a fait son annonce surprise, sans aucun mot préalable aux États-Unis, lors d'une réunion avec ses ministres de la défense et des affaires étrangères.
Damas a rejeté toute spéculation d'une rupture avec Moscou, disant que le président Bachar al-Assad avait accepté la « réduction » des forces russes lors d’un appel téléphonique avec Vladimir Poutine. Les diplomates occidentaux pensent quant a eux que le Président russe pourrait essayer pousser Bachar el-Assad à accepter un règlement politique à la guerre, qui a tué 250 000 personnes, bien que les responsables américains n’aient pas encore vu le moindre signe de préparation au départ des forces russes. L'opposition anti-Assad a exprimé son scepticisme, un porte-parole disant : « Personne ne sait ce qui est dans l'esprit de Poutine ».
L’intervention militaire russe en Syrie commencée en septembre a contribué à inverser le cours de la guerre en faveur du Président syrien après des mois de gains territoriaux des combattants rebelles, aidés par des fournitures militaires étrangères, notamment des missiles antichars américains, dans l'Ouest de la Syrie. Les forces russes ont largement rempli leurs objectifs en Syrie, a déclaré M. Poutine. Mais il n'a donné aucune date limite pour l'achèvement du retrait et a précisé que ses forces ne resteraient que dans un port et la base aérienne dans la province de Lattaquié.
A Genève, le médiateur des Nations Unies Staffan de Mistura a dit aux parties en guerre qu’il n'y avait pas de « plan B » autre qu'une reprise du conflit si la première des trois séries de pourparlers visant à convenir d'une « feuille de route claire » pour la Syrie ne réussit pas à faire des progrès. Vladimir Poutine et le président américain Barack Obama se sont parlés par téléphone lundi sur la Syrie, le Kremlin disant que les deux dirigeants « ont appelé à une intensification du processus d'un règlement politique », et certains pensent que ce retrait pourrait être le signe que la Russie favorise désormais cette voie.