Dernière mise à jour à 16h26 le 14/03
Zhou Xiaochuan répondant aux questions des journalistes. Photo Yu Kai, pour le Quotidien du Peuple. |
Sun Tianren, journaliste au Quotidien du Peuple
« Il n'y a pas lieu de s'inquiéter au sujet de l'utilisation d'une politique de taux de change pour stimuler les exportations ; en se fondant sur une politique monétaire prudente, avec d'autres politiques de macro-contrôle pour soutenir la productivité, l'amélioration de la demande intérieure et de la capacité d'innovation, il est possible d'atteindre les objectifs de croissance économique, sans avoir à prendre de mesures supplémentaires », a déclaré le 12 mars Zhou Xiaochuan, gouverneur de la Banque populaire de Chine, lors d'une conférence de presse organisée à l'occasion de la 4e session de la 12e Assemblée Populaire Nationale.
La fourchette de croissance fixée par la Chine a fait l'objet de préoccupations au niveau international, amenant certaines personnes à estimer que cela signifie que la politique monétaire de la Chine doit rester souple, et que le fardeau de sa dette peut augmenter. A cela, M. Zhou donne une réponse plus optimiste : « Un objectif prévisionnel de croissance économique de 6,5%-7%, en référence au potentiel et à la trajectoire estimés de croissance économique de la Chine », ajoutant que « la croissance économique et les économies sont liées dans une large mesure, les économies attirent des investissements, les investissements créent de nouvelles capacités de production, et ce sont ces nouvelles capacités de production qui génèrent une croissance du PIB. Et même si les capacités de production dépassées seront éliminées, il y aura encore, d'une manière générale, un potentiel de croissance ». Zhou Xiaochuan estime que la dynamique de croissance économique de la Chine va davantage s'orienter vers la demande intérieure, et que dépendance de la croissance du PIB envers le commerce extérieur va progressivement diminuer.
Evoquant la sombre situation du déclin des données du commerce extérieur de la Chine, M. Zhou a expliqué que, quand on voit l'impact de la forte baisse des prix des produits de base, le déclin de la valeur ajoutée des entreprises du secteur de la transformation ne semble pas évident, et que la contribution des exportations dans le PIB n'a pas diminué de façon significative. « En 2015, la part des exportations chinoises dans le marché mondial a également légèrement augmenté, les statistiques de l'Administration générale des douanes montrent même que l'excédent des échanges de biens est de près de 600 milliards de Dollars US, et que la balance des paiements est de plus de 570 milliards de Dollars US, en augmentation significative », a dit Zhou Xiaochuan.
Lors d'une conférence de presse, Yi Gang, sous-gouverneur de la Banque populaire de Chine, a également déclaré que la poursuite du processus d'urbanisation de la Chine, l'amélioration constante de la productivité du travail et de la productivité totale des facteurs, ainsi que la libération du bonus de la réforme et de l'ouverture, sont la source de la croissance économique de la Chine.
Ces derniers jours, lors de la plateforme que constituent les Deux Sessions, les milieux économiques chinois ont, les uns après les autres, lancé le signal de prévisions de croissance régulière, exprimé leur confiance dans le fait qu'avec les outils de macro-contrôle actuels, qui sont suffisants, la Chine a la capacité de faire face à divers risques, et que l'économie de la Chine progressera de façon régulière cette année.
Selon Li Yining, membre du Comité permanent de la CCPPC et président honoraire de l'Ecole de gestion Guanghua School de la Peking University, la Chine est en train de passer d'une période industrielle à une période postindustrielle. Dans une perspective mondiale, en tant que pays se déplaçant peu à peu vers une ère postindustrielle, la croissance de la production ne sera pas aussi rapide, et le taux de croissance économique va diminuer. Li Yining a souligné que, en 2016, la tendance générale de l'économie chinoise est aux progrès stables et à un relatif optimisme.
Li Yining a ajouté qu'actuellement, la Chine met encore en œuvre une politique fiscale proactive et une politique monétaire prudente, et que l'accent ne sera pas mis sur « l'ostentation », mais plutôt sur le contrôle et l'ajustage directionnels, en particulier les réglages fins et les préréglages. Dans le même temps, l'investissement et la consommation n'ont pas baissé de manière significative, et de nombreux projets d'investissements dans la grande vitesse ferroviaire, les équipements routiers, la construction de ports, les centrales hydroélectriques, l'Internet et d'autres domaines seront encouragés, et cela se reflète également dans le rapport d'activité du gouvernement de cette année.
« Il y a quelques années, l'économie a fait face à une pression à la baisse, et nous ne nous sommes pas engagés dans un style d''irrigation par inondation', avec une politique d'assouplissement quantitatif fortement stimulatrice. À l'heure actuelle, le taux de déficit et la politique monétaire de la Chine sont appropriés ». Huang Shouhong, directeur adjoint du Bureau de recherche du Conseil des affaires de l'Etat, et responsable du groupe de rédaction du rapport de travail du gouvernement estime que le gouvernement chinois dispose toujours de moyens de macro-contrôle suffisants pour faire face à la situation économique actuelle.
« Cette année, le degré de souplesse de notre politique monétaire saine devrait être plus élevé et notre politique fiscale proactive devrait être plus positive et efficace ». Ma Jiantang, vice-président exécutif de l'École nationale d'administration, estime qu'il faut des politiques de macro-contrôle scientifiques pour résister aux risques économiques, et que cela doit aller de pair avec une promotion renforcée des réformes structurelles ». La banque centrale vient de réduire le taux de réserves obligatoires en RMB des institutions financières de 0,5 points de pourcentage, mais après la baisse, il reste encore de 17% environ, et, par exemple le taux d'intérêt de base des dépôts à un an en Chine est encore relativement élevé par rapport au reste du monde », a déclaré Ma Jiantang.
La conférence de presse sur la réforme financière et le développement, organisée dans le cadre de la 4e session de la 12e Assemblée Populaire Nationale. Photo Yu Kai, pour le Quotidien du Peuple.