Dernière mise à jour à 09h05 le 31/03
Le président français François Hollande a annoncé l'abandon d'une proposition de révision constitutionnelle qui aurait permis au gouvernement de retirer aux personnes reconnues coupables de terrorisme de leur citoyenneté française. « Un compromis semble hors de portée sur la déchéance de nationalité des terroristes », a déclaré le Président Hollande aux journalistes, dont les propos ont été rapportés par l'AFP. « Je note également qu'une partie de l'opposition est hostile à toute révision constitutionnelle. Je regrette profondément cette attitude », a-t-il ajouté.
La proposition aurait également inscrit l'état d'urgence dans la Constitution de la France. L'état d'urgence est en vigueur depuis les attentats terroristes de novembre à Paris, et a été prolongée jusqu'au 26 mai. La mesure a fortement divisé la France depuis qu'elle a été proposée trois jours après les attentats de novembre. Elle semble avoir provoqué une introspection sur la nature de la citoyenneté et les protections que cela implique, tout en soulignant les défis auxquels sont confrontées les autorités à la suite d'attaques terroristes de plus en plus sophistiquées.
La semaine dernière, le Sénat, dont la majorité de droite est opposée au gouvernement, avait réservé l'extension de la déchéance de nationalité aux seuls binationaux, arguant ne pas vouloir créer d'apatrides, là où l'Assemblée l'avait théoriquement étendue à tous les Français afin de ne pas créer de discriminations, adoptant en cela un texte fidèle à la première déclaration de François Hollande annonçant la proposition de révision constitutionnelle.
De son côté, l'Assemblée Nationale avait adopté un texte différent, ce qui annonçait un blocage de la situation, puisque pour être adoptée, la réforme devait d'abord être adoptée dans des termes strictement identiques par les deux institutions avant un vote solennel à Versailles, rassemblant l'Assemblée Nationale et la Sénat. Lorsque la mesure avait été présentée immédiatement après les attentats, François Hollande était apparu à la fois résolu et consensuel, étant même applaudi debout par l'ensemble de la représentation nationale, avant que, le choc des attaques terroristes s'étant dilué, la mesure soit de plus en plus critiquée, notamment à gauche.