Dernière mise à jour à 10h05 le 10/06
L'affaiblissement de Daech (Etat islamique) au cours des derniers mois n'était pas encore irréversible, a mis en garde mercredi le secrétaire général adjoint des Nations Unies aux affaires politiques Jeffrey Feltman devant le Conseil de sécurité.
En raison des revers militaires essuyés en Iraq et en Syrie, Daech était entré dans une nouvelle phase, marquée par la promotion des groupes qui lui sont affiliés, des tentatives de transfert de fonds hors des zones de conflit et un risque accru d'attaques internationales, a expliqué le secrétaire général adjoint.
Pour la première fois depuis qu'il a proclamé le "califat" en juin 2014, le noyau de Daech connaît des difficultés financières. Daech cherchait à compenser la perte de revenus tirés de la production et du raffinage de pétrole par une intensification des mesures d'imposition et d'extorsion, a poursuivi M. Feltman.
"On ignore les montants exacts qu'il tire du trafic d'antiquités, qui se déroulerait maintenant au Yémen et en Libye, mais cette activité demeure une source de revenus", a-t-il dit. Daech pourrait chercher à diversifier encore ses sources de revenus, en sollicitant des dons extérieurs, en déplaçant des fonds à l'échelle internationale, par le biais de canaux légaux ou illégaux, ou en convertissant ses devises en or, plus aisément transférable.
Face à Daech, les Etats membres avaient notamment continué d'harmoniser leur législation conformément à la résolution 2178 (2014) du Conseil, de renforcer leurs capacités pour mener les enquêtes efficacement et porter devant la justice les affaires complexes liées au terrorisme, d'identifier les freins à l'échange d'informations financières et d'élaborer des stratégies globales de gestion des frontières, a expliqué M. Feltman.
De son côté, l'équipe spéciale de lutte contre le terrorisme de l'ONU a mis au point un plan de renforcement des capacités destiné à endiguer le flux de combattants terroristes étrangers, a-t-il indiqué. Ce plan comprend 37 propositions de projets qui touchent à tous les aspects de cette problématique, y compris la radicalisation, les déplacements et le financement, ainsi que la réadaptation et la réinsertion des combattants qui reviennent au pays.