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Les sorties de Donald Trump contre le terrorisme ne l'aideront pas à remporter l'élection présidentielle

Xinhua | 22.06.2016 13h12

Le candidat favori du Parti républicain à l'élection présidentielle américaine Donald Trump n'a eu de cesse de prononcer des discours virulents contre le terrorisme à la suite de l'attentat d'Orlando, mais de nombreux experts doutent que cela lui permettra de remporter la Maison Blanche.

Un homme armé qui avait prêté allégeance à l'Etat islamique (EI) a tué 49 personnes et fait 53 blessés dans une boîte de nuit gay d'Orlando, en Floride, le 12 juin dernier. Il s'agit de la fusillade la plus meurtrière et de l'un des attentats les plus sanglants de l'histoire des Etats-Unis.

En réponse, Donald Trump a lancé une offensive contre le terrorisme à l'heure où les Américains cherchent un dirigeant fort et pragmatique pour garantir la sécurité du pays.

Mais le candidat souhaite interdire aux personnes originaires de pays liés au terrorisme d'immigrer aux Etats-Unis, une déclaration controversée dans un pays qui a été fondé sur l'immigration.

Si Donald Trump a suscité un engouement comme il n'y en avait pas eu dans le camp républicain depuis des décennies, il s'attire également une très forte opposition. De nombreux Américains ne supportent pas ce magnat de l'immobilier, car ils considèrent que ses déclarations vont trop loin et sont inadaptées à un président.

"Dans ses commentaires sur le terrorisme, il est allé trop loin en relançant l'idée d'interdire [l'immigration] aux musulmans. Cela renforce son extrémisme politique", a indiqué Darrell West, vice-président et directeur du département de gouvernance de l'Institut Brookings.

Donald Trump a lancé son offensive contre le terrorisme dans un discours prononcé le lendemain de l'attentat et s'est présenté comme un dirigeant capable de combattre l'islamisme radical, selon certains observateurs. Mais il a de nouveau suscité la polémique assez rapidement en appelant à suspendre l'immigration des personnes originaires de pays liés à l'islamisme radical.

Bien que sa position ait été bien accueillie par ses partisans, elle détournera probablement de lui les électeurs indépendants qui considèrent que cette politique serait injuste pour ceux qui n'ont aucun lien avec le terrorisme. De telles déclarations ne lui permettront pas de réduire son impopularité, 70% des électeurs sondés ayant une opinion négative de celui-ci, le pire chiffre pour un candidat républicain à l'élection présidentielle de l'histoire récente.

Certains experts prétendent que la suspension de l'immigration de ces personnes isolerait la communauté musulmane du pays, dont la majorité des membres sont modérés, ont réussi et ne sont pas politisés, et pourrait susciter davantage de sympathie pour les idées radicales.

Julian Zelizer, professeur d'histoire et d'affaires publiques à l'Université de Princeton, a indiqué à Xinhua que Donald Trump ne pourrait pas réduire son impopularité avec sa position ferme face au terrorisme.

"Jusqu'à présent, sa réponse n'a fait que réduire son soutien. Plutôt que de montrer pourquoi il serait un bon dirigeant, il a soulevé davantage de doutes sur la façon dont il agirait en tant que commandant en chef", a-t-il indiqué.

De plus, de nombreux Américains considèrent qu'il ne s'agit pas tant d'un problème d'islamisme que d'un problème de législation des armes. Bien que le tueur, Omar Mateen, ait prêté allégeance à l'EI, la candidate démocrate Hillary Clinton a souligné que l'important était d'adopter une législation plus stricte sur le port d'armes à feu.

A présent, deux discours s'opposent : l'un affirme que le laxisme des lois sur le port d'armes est responsable de la tragédie tandis que l'autre prétend que la diffusion des idéologies islamistes extrémistes sur internet est à condamner.

Bien que l'on ne sache toujours pas si Omar Mateen, qui a été abattu par la police au cours de la fusillade, avait été en contact direct avec l'EI, des éléments indiquent que le tueur avait été influencé par de la propagande islamiste sur internet.

Omar Mateen avait été fiché par le FBI dans le cadre d'une enquête pour terrorisme, mais il a tout de même pu acheter des armes à feu en toute légalité.

(Rédacteurs :Qian HE, Guangqi CUI)
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