Dernière mise à jour à 13h18 le 24/06
La Grande-Bretagne a voté dans son référendum historique sur sa présence au sein de l'Union européenne. Plus connu sous le nom de Brexit, le référendum sur l'UE demandait aux Britanniques de décider de rester, « Remain », ou de partir, « Leave », de l'Union. Toutefois, le décompte des voix ne s'est pas déroulé comme prévu. Dans un premier temps, les actions ont grimpé et la Livre sterling s'est raffermie lorsque les électeurs se sont dirigés vers les urnes. Après la clôture du scrutin, les premiers résultats ont reflété une avance qui semblait confortable pour le vote « Remain », ce que la plupart des experts avaient prévu.
Mais un peu après minuit à Londres, il a été annoncé que le vote « Leave » l'avait remporté dans le district de Sunderland par une marge étonnamment large. Et alors que de plus en plus de votes étaient décomptés, de plus en plus de districts confirmaient que les électeurs avaient choisi en faveur du Brexit. Mais il y a de grandes différences dans le pays : si en Angleterre et au Pays de Galles les électeurs ont majoritairement voté en faveur de la sortie, en Ecosse, on a massivement voté en faveur du maintien, amenant les dirigeants écossais a déclarer que « la place de l'Ecosse est au sein de l'Union », et posant une nouvelle fois la question d'un futur referendum sur l'indépendance de l'Ecosse. En Irlande, le Sinn Fein a appelé à un référendum sur une Irlande unifiée. La nouvelle a également eu des conséquences sur le plan financier, la livre britannique s'effondrant sur les marchés et atteignant son niveau le plus bas depuis 31 ans.
Néanmoins, le Royaume-Uni ne se retrouvera pas hors de l'UE dès aujourd'hui. Comme dans un divorce, il y a des étapes, souvent fastidieuses, entre la demande et le prononcé. Et les négociations pourraient durer des années, deux au minimum, mais peut-être sept selon certains experts. Juridiquement, c'est l'article 50 du Traité sur l'UE qui règle la procédure de séparation. Il faudra d'abord que le Premier ministre britannique informe le Conseil européen et demande l'activation de l'article 50.
Les Etats membres devront ensuite se mettre d'accord sur les modalités de retrait du Royaume-Uni, qui ne participera pas aux décisions. Les points à démêler seront particulièrement compliqués, d'autant plus que les intérêts des uns et des autres ne sont pas toujours identiques. Toutes les relations entre Londres et ses partenaires seront à réécrire, notamment des centaines de textes législatifs communs. Il faudra parallèlement, reconstruire de nouveaux liens : simple accord de libre-échange ou accord d'association plus large incluant une coopération politique ? Sur le modèle de la Suisse, de la Norvège, de la Turquie ? Certains craignent aussi une contagion dans d'autres pays de l'Union, qui pourraient être tentés de suivre l'exemple britannique.