Dernière mise à jour à 08h38 le 21/07
Le président turc Recep Tayyip Erdogan a déclaré mercredi que d'autres pays étaient peut-être impliqués dans la tentative de coup d'Etat du 15 juillet.
"D'autres pays ont peut-être été impliqués. L'enquête judiciaire nous en dira plus", a déclaré M. Erdogan dans une interview accordée à Ankara à la chaîne Al Jazeera.
Fethullag Gülen, un intellectuel musulman basé aux Etats-Unis, est soupçonné d'être avec ses partisans derrière cette tentative de coup d'Etat, selon le président Erdogan.
Le président turc a raconté avoir été informé de la tentative de coup par son beau-frère. Sa première réaction aurait été l'incrédulité.
Il a admis que ces évènements n'auraient pas été possibles sans certaines failles dans le renseignement turc. "Un travail de renseignement plus efficace aurait permis d'empêcher cette tentative de coup d'Etat", a-t-il affirmé.
Le renseignement disposait déjà d'une liste de membres présumés du mouvement Gülen, mais ne pouvait pas agir en raison de restrictions légales.
Les connections exactes qui existent entre les putschistes et le mouvement Gülen seront révélées au cours de leur interrogatoire.
Quant au grand nombre d'arrestations et de purges lancées depuis quelques jours au sein des institutions de l'Etat, M. Erdogan a déclaré que tout se déroulait dans le respect des lois.
Il a ajouté que le gouvernement avait envoyé aux Etats-Unis une demande d'extradition de Fethullah Gülen. "J'espère que les Américains agiront le plus vite possible", a-t-il souligné.
"Nous avons mis la main sur un grand nombre de documents. Nous avons arrêté beaucoup de gens. Mais nous n'en avons pas encore fini. Je ne pense pas que déjouer cette tentative de coup d'Etat soit la fin de cette histoire. Les putschistes ont peut-être encore d'autres plans pour la période à venir", a déclaré le président.
Il a ajouté qu'il y avait peut-être aussi un lien entre le mouvement Gülen et les pilotes qui ont abattu un avion de chasse russe en novembre dernier.
Au cours de l'interview, M. Erdogan a également déclaré qu'il soutiendrait le Parlement si celui-ci décidait de voter l'instauration de la peine de mort.
"Le monde ne se réduit pas à l'Union européenne, et des pays comme les Etats-Unis, la Russie et la Chine ont tous la peine de mort (...) C'est au peuple turc et au Parlement de décider si la loi sur la peine de mort doit ou non être adoptée", a-t-il ajouté.
Depuis l'échec du coup d'Etat samedi dernier, plus de 9.000 personnes ont été arrêtées, et sont en attente d'un verdict de la Cour, selon le président.