Dernière mise à jour à 08h57 le 25/07
La région Asie-Pacifique peut se vanter d'avoir en son sein les économies les plus dynamiques du monde, des marchés extrêmement lucratifs et une diversité culturelle captivante. Elle pourrait certainement devenir le futur du monde. Pourtant, certains fauteurs de troubles mettent cette perspective en péril.
Dès dimanche, les ministres des Affaires étrangères des pays du Sommet de l'Asie de l'Est se retrouveront à Vientiane, capitale du Laos, pour une série de réunions. Les prochains jours seront une chance pour les hauts diplomates de s'engager dans la gestion des dommages après la récente décision arbitrale rendue sur la mer de Chine méridionale, qui a porté un coup à la paix et à la stabilité dans la région.
L'arbitrage, initié unilatéralement par les Philippines, a créé un précédent dangereux dans la mauvaise gestion des litiges maritimes. Pire, une poignée de pays au sein et en dehors de la région ont exhorté la Chine à respecter le jugement rendu par le tribunal arbitral de La Haye, qui a clairement statué sur une affaire allant au-delà de sa juridiction. Sa décision n'aide d'aucune manière dans la résolution du problème de manière pacifique et ne sert qu'à intensifier les possibilités d'agitation et de confrontation.
Dernièrement, l'ancien président philippin Fidel Ramos a accepté l'offre de l'actuel président Rodrigo Duterte de devenir l'envoyé spécial du pays en Chine, ouvrant la possibilité d'un dialogue entre Beijing et Manille. Ceci est un signe positif prouvant que les litiges en mer de Chine méridionale peuvent être résolus par les parties directement impliquées, et ce sans l'interférence d'autres pays.
Cependant, le risque de hausse des tensions, attisées par quelques pays, ne doit pas être sous-estimé.
Les Etats-Unis sont clairement impliqués dans cette affaire. Les huit dernières années, le gouvernement Obama n'a fait que considérer la Chine comme un possible challenger à son "leadership" dans la région, et a cherché à ralentir la montée de la deuxième plus grande économie mondiale avec son emblématique politique de "rééquilibrage vers l'Asie".
En excluant la Chine du Partenariat transpacifique (PTP), Washington tente d'être le seul à assumer un rôle dominant dans la région.
Parallèlement, les Etats-Unis ont fait tout leur possible pour semer la discorde entre la Chine et ses voisins. En mer de Chine méridionale, les Etats-Unis dépeignent la Chine en tant que menace à la liberté de navigation et l'accusent de militariser la zone. Cependant, sous prétexte de dissuader la menace de missiles venant de la République populaire démocratique de Corée (RPDC), les Etats-Unis ont réussi à convaincre la Maison Bleue (la présidence sud-coréenne) de valider le déploiement du système antimissile THAAD en Corée du Sud. Ainsi, alors que le rayon de surveillance des Etats-Unis s'étend profondément au sein du territoire chinois, les tensions entre Beijing et Seoul s'intensifient.
Le Japon est également doué pour embrouiller la situation. Tokyo tente de faire pression sur Beijing vis-à-vis de la mer de Chine méridionale, espérant qu'elle ne sera pas capable de gérer simultanément son contentieux insulaire avec le Japon en mer de Chine orientale. Cependant, cette tactique de distraction restera vaine, la Chine étant déterminée et capable de défendre son intégrité territoriale.
Les fauteurs de troubles devraient faire attention à ce qu'ils souhaitent. Leur stratégie visant à attiser la "peur de la Chine" ne va que pousser à la méfiance et au désordre, et inviter la récession dans la région.
Quant aux nations d'Asie de l'Est, elles doivent rester vigilantes vis-à-vis de l'incursion américaine dans la région, et elles devraient refuser d'être utilisées en tant que pions sur l'échiquier géopolitique de Washington. L'on pourrait penser que les dirigeants de ces nations seront assez sages pour au moins tirer des leçons de la guerre en Irak et des ingérences sanglantes qui ont suivi en Libye et en Syrie, renversant une grande partie du Moyen-Orient et engendrant l'émergence du nouveau porte-étendard du terrorisme, à savoir l'Etat islamique.
La reprise économique mondiale est actuellement toujours faible et déséquilibrée, alors que les économies asiatiques font également face à de nombreux défis. Pour sortir de cette incertitude économique, les nations d'Asie de l'Est doivent forger des partenariats encore plus forts, et se détourner des fauteurs de troubles mal intentionnés.
La Chine est le partenaire commercial principal de nombreuses nations est-asiatiques, dont la majorité des membres de l'Association des nations de l'Asie du Sud-Est (ASEAN), et leurs transactions économiques passées se sont révélées bénéfiques.
Alors que Beijing se prépare à promouvoir son initiative "la Ceinture et la Route", ses voisins récolteraient des bénéfices bien plus larges en choisissant d'élargir leur coopération avec la Chine, qui représente un marché qu'aucun pays ne peut se permettre de perdre.