Dernière mise à jour à 08h57 le 25/07
Les attaques sanglantes récemment survenues en Allemagne ont achevé de plonger la chancelière allemande Angela Merkel dans la tourmente alors que celle-ci était déjà très critiquée pour sa politique de porte ouverte aux réfugiés.
Vendredi, un Germano-Iranien de 18 ans a ouvert le feu sur les clients d'un fast-food et du centre commercial Olympia, faisant 10 morts et 27 blessés. Bien que la police ait déclaré que l'auteur de la fusillade n'était pas lié à l'Etat islamique (EI), ses origines ont suscité des craintes.
Lundi dernier, un jeune demandeur d'asile de 17 ans originaire d'Afghanistan avait attaqué à la hache des passagers dans un train allemand. La police avait ensuite déclaré avoir trouvé un "drapeau de l'Etat islamique peint à la main" dans la chambre de l'attaquant.
L'Allemagne est généralement connue pour l'ordre et la discipline qui y règne, et ses capacités en matière de sécurité et d'investissement sont parmi les meilleures en Europe, a noté Zhao Chen, chef du Département des études des relations internationales de l'Institut d'études européennes de l'Académie chinoise des sciences sociales, dans une interview accordée samedi à Xinhua. Elle maintient des relations étroites avec les Etats-Unis sur la coopération de renseignement, a de fortes capacités de lutte contre le terrorisme et réglemente strictement le port d'armes à feu, a-t-il ajouté.
Néanmoins, ces tragédies ont eu lieu, ce qui signifie que l'Allemagne est confrontée à une situation de sécurité grave et est exposée à une menace très élevée, a-t-il expliqué.
La réglementation des armes à feu est moins stricte dans les pays voisins de l'Allemagne. La libre circulation des personnes entre les Etats membres de l'espace Schengen complique donc grandement la mission du gouvernement allemand qui vise à empêcher l'entrée des armes dans le pays, a indiqué M. Zhao.
Selon lui, l'Allemagne n'est pas une cible des forces extrémistes au Moyen-Orient, car le pays a une position prudente et conservatrice sur sa politique étrangère. Mais à présent, l'intégration des réfugiés entraîne de nombreux problèmes en Allemagne.
D'une part, les dirigeants européens ont surestimé la capacité de la société européenne à accepter et à assimiler les réfugiés du Moyen-Orient, et d'autre part, beaucoup de réfugiés, qui avaient un certain niveau de vie dans leur propre pays, sont mécontents de la baisse de leur niveau de vie une fois arrivée en Allemagne, a indiqué l'expert.
M. Zhao a estimé que les problèmes d'ordre public et de sécurité résultant de l'afflux de réfugiés avaient suscité une réaction hostile de la part de l'extrême droite en Allemagne, voire dans toute l'Europe.
La politique de la porte ouverte aux réfugiés de Mme Merkel a soulevé un tollé, et les attaques récentes pourraient entraîner un nouveau resserrement de la politique, a estimé M. Zhao. "Mais il reste à voir dans quelle mesure cela pourrait ébranler la politique allemande", a-t-il ajouté.
Il est évident que la crise des réfugiés a affaibli les fondements du gouvernement de Mme Merkel. Selon certains sondages, son gouvernement battrait des records d'impopularité.
Cependant, M. Zhao a estimé qu'à l'heure actuelle, personne dans le parti au pouvoir ni dans l'opposition n'a la capacité de remplacer Mme Merkel dans la politique allemande.
A la suite des attaques récentes, l'Allemagne et même l'ensemble de l'Europe pourraient bloquer les routes que les réfugiés empruntent pour entrer dans le Vieux Continent et accélérer le processus d'expulsion des migrants inéligibles au statut de réfugié, a conclu M. Zhao.