Dernière mise à jour à 09h10 le 29/11
Il est nécessaire de prendre des initiatives budgétaires expansionnistes et de préserver l'ouverture des échanges pour aider l'économie mondiale à sortir de la croissance molle dans laquelle elle se trouve aujourd'hui piégée, a appelé l'Organisation de Coopération et de Développement Economique (OCDE) dans son dernier rapport "Perspectives économiques mondiales" diffusé lundi à Paris.
"Dans le contexte actuel des faibles taux d'intérêt, les responsables de l'action publique ont une occasion unique d'actionner plus activement les leviers budgétaires pour stimuler la croissance et réduire les inégalités, sans compromettre les niveaux d'endettement", a déclaré le Secrétaire général de l'OCDE Angel Gurria à l'occasion du lancement des Perspectives, ajoutant que "nous les appelons instamment à le faire."
Selon les prévisions figurant dans les Perspectives, des initiatives comportant des dépenses publiques judicieusement ciblées pourraient favoriser l'économie mondiale, alors que la croissance mondiale est prévue à atteindre 3,3% en 2017 et 3,6% en 2018, sous l'hypothèse d'un assouplissement de la politique budgétaire dans un certain nombre d'économies majeures dont les Etats-Unis en tête.
Il convient d'exploiter pour lancer de nouvelles initiatives budgétaire, sur fond de politique monétaire exceptionnellement accommodante qui a amené les taux d'intérêt à des niveaux très bas et permis de dégager ainsi une marge de manœuvre budgétaire, a indiqué le rapport de l'OCDE.
Et "l'OCDE préconise de faire un usage plus judicieux de la politique budgétaire, en ciblant les dépenses sur des domaines susceptibles de stimuler la croissance comme les investissements dans des infrastructures de grande qualité, l'innovation, l'éducation et les compétences, qui contribuent également à rendre la croissance plus inclusive", a précisé M. Gurria.
Par ailleurs, l'OCDE relève dans le rapport plusieurs risques financiers dans un contexte où l'instabilité des taux de change et des mouvements de capitaux, conjuguée à des distorsions dans la fixation des prix des actifs, met au jour la vulnérabilité des bilans des entreprises, particulièrement sur les marchés émergents, et menace la rentabilité des banques ainsi que la stabilité à long terme des régimes de retraite dans les économies avancées.
Parallèlement, un renforcement du protectionnisme risquerait par ailleurs de mettre à mal la croissance déjà modeste des échanges mondiaux, a alerté l'organisation internationale dans son rapport, appelant aussi les gouvernements à éviter les politiques protectionnistes et les encourage plutôt à mettre en œuvre des trains de mesures structurelles propres à créer davantage de possibilités d'emplois, à accroître le dynamisme des entreprises et à favoriser les réaffectations de ressources, de manière à ce que les avantages des échanges soient plus largement partagés entre tous.