Dernière mise à jour à 09h13 le 16/12
Les dirigeants de la Russie et du Japon ont eu des entretiens jeudi dans une station thermale de l'Ouest du Japon sur un conflit territorial qui oppose leurs pays depuis 70 ans. Pour le Président russe Vladimir Poutine, la réunion au sommet dans la ville de Nagato marque sa première visite officielle dans un pays du G-7 depuis que la Russie a annexé la Crimée en 2014. Le Premier ministre japonais Shinzo Abe a invité Vladimir Poutine même si les pays du G-7, dont le Japon, imposent toujours des sanctions contre la Russie. Les réunions se dérouleront vendredi à Tokyo.
Shinzo Abe espère faire avancer le différend territorial et renforcer les liens par le biais de projets économiques communs, mais une percée majeure est considérée comme improbable. Lors de brèves remarques avant la réunion, Shinzo Abe a dit à Vladimir Poutine que les eaux chaudes de Nagato sont célèbres pour soulager la fatigue. « Je peux vous garantir que les sources chaudes d'ici feront complètement disparaître la fatigue de nos discussions du sommet », a-t-il dit, ce à quoi le Président russe a répondu : « Mieux vaut ne pas trop se fatiguer ». Il a également souligné les efforts de Shinzo Abe pour « un certain mouvement dans le développement des liens russo-japonais ».
Shinzo Abe, qui s'est envolé de Tokyo à Nagato le matin, a profité du retard de Vladimir Poutine vous se rendre sur la tombe de son père, Shintaro Abe. En tant que ministre des Affaires étrangères, Shintaro Abe s'était efforcé de résoudre le différend territorial dans les années 1980. Le désaccord sur quatre îles Kouriles du Sud, que le Japon appelle les Territoires du Nord, ont empêché les deux pays de signer un traité de paix mettant officiellement fin à leurs hostilités de la Seconde Guerre mondiale. Le Japon soutient que l'Union soviétique s'est emparée des îles illégalement à la fin de la Seconde Guerre mondiale, expulsant 17 000 Japonais vers Hokkaido, la plus au Nord des quatre îles principales du Japon. Depuis, la Russie gouverne les îles et les Russes qui y vivent.
« J'espère négocier complètement dans une atmosphère tranquille, dans le silence de la nuit », a déclaré Shinzo Abe aux journalistes avant son départ pour Nagato. « Je vais mener des négociations qui m'ont gravé au cœur les souhaits qu'ont depuis si longtemps les anciens insulaires » de résoudre le différend. De son côté, Vladimir Poutine a déclaré aux journalistes japonais plus tôt cette semaine que les progrès dépendent de la flexibilité du Japon à faire des compromis, et qu'il ne se soucie pas du statu quo. « Nous pensons que nous n'avons pas de problèmes territoriaux. C'est le Japon qui pense qu'il y a un problème territorial avec la Russie », a-t-il dit.
Mais la Russie veut attirer les investissements japonais, en particulier dans ses régions de l'Extrême-Orient. Le Japon espère pour sa part que des liens plus solides, acquis par le biais de projets économiques conjoints, aideront à résoudre cette épineuse question territoriale avec le temps.