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France/Présidentielle : François Fillon sous pression après la démission de Bruno Le Roux

Xinhua | 25.03.2017 10h41

La démission du ministre de l'Intérieur Bruno Le Roux après des soupçons d'emplois fictifs concernant ses deux filles relance le débat sur le cas François Fillon. Mis en examen le 14 mars dernier pour "détournement de fonds publics, abus de biens sociaux, complicité et recel de ces délits" dans l'affaire dite "Penelopegate", M. Fillon a refusé de renoncer à sa candidature malgré la pression de son propre camp (droite et centre).

Depuis mardi dernier, date de la démission de M. Le Roux, des voix s'élèvent, cette fois-ci du côté de ses adversaires, pour l'inviter à faire de même. Le Parti socialiste dans un communiqué intitulé "Retirez-vous Monsieur Fillon", demande au candidat de la droite et du centre de prendre exemple sur M. Le Roux, au nom de la démocratie, de la République et de la France.

"L'exemplarité et la célérité avec lesquelles Bruno Le Roux a présenté sa démission ne font que souligner l'absurdité et la dangerosité avec lesquelles vous vous entêtez, sans aucunement vous soucier des effets délétères de votre obstination sur notre démocratie", indique le communiqué.

Citant les dernières révélations de la presse que sont le prêt de 50.000 euros non déclaré et la découverte des costumes de luxe offerts par un ami à M. Fillon, le PS affirme que : "Rien, plus rien ne peut justifier le maintien de votre candidature dans cette élection présidentielle. Tout milite en faveur de votre retrait."

Cette demande du PS intervient au moment où l'enquête sur le "Penelopegate" a été élargie à des soupçons "d'escroquerie aggravée, faux et usage de faux". Faisant allusion à François Fillon, le candidat d'En marche, Emmanuel Macron salue la décision de Bruno Le Roux qui montre "que l'esprit de responsabilité existe en politique".

"Un parlementaire ce n'est pas quelqu'un qui se fait rémunérer pour des fonctions de conseil ou d'entremise, quelqu'un qui embauche ses enfants cela est inexplicable", a ajouté M. Macron sur les chaînes LCP et Public Senat. La candidate du Front national Marine Le Pen a aussi indiqué jeudi sur RMC que la démission de Bruno Le Roux est cohérente et que François Fillon devrait démissionner s'il se sent coupable.

Commentant la démission de M. Le Roux, les journaux ont vite fait le parallèle avec l'affaire Fillon : "Bruno Le Roux : lui s'en va" a titré Libération dans son numéro paru mercredi dernier. Le journal explique que "moins de 24 heures après avoir été mis en cause pour une kyrielle de CDD douteux en faveur de ses filles quand il était député, le ministre de l'Intérieur a démissionné. Une rapidité qui contraste avec le cas Fillon".

"Le Roux n'est pas Fillon" a titré Libération Champagne, "Le Roux, touché par une affaire a été remplacé par Matthias Fekl au ministère de l'Intérieur", indique le journal, ajoutant que "François Fillon s'accroche. Envers et contre tout".

En réponse à ses adversaires, François Fillon les accuse de "machination" afin d'empêcher la candidature de la droite et du centre à l'élection présidentielle. "Les masques tombent. La machination que je dénonce depuis des semaines est maintenant aux yeux de tous les Français", a répliqué M. Fillon mercredi sur France Inter.

Invité de France 2 jeudi soir, le candidat de la droite et du centre charge à nouveau le parti au pouvoir."Il y a des journaux qui reçoivent des documents 48h après qu'ils aient été saisis dans des perquisitions. C'est des services de l'Etat qui leur donnent ces documents. Et vous pensez que ces services le font sans être couverts par leur hiérarchie ?", s'interroge M. Fillon, tout en précisant avoir maintenu sa candidature "parce qu'il n'y avait pas d'autre solution" à droite.

(Rédacteurs :Yishuang Liu, Wei SHAN)
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