Dernière mise à jour à 16h59 le 24/03
1/6Ireland's Imperial Mandarin, la nouvelle biographie de Robert Hart. (Photo/China Daily)
2/6Sir Robert Hart (à droite) avec son fils et son petit-fils à Londres en 1909. (Photo/QUEEN'S UNIVERSITY BELFAST)
3/6(Photo / China Daily)
4/6Port de Shanghai 1908 : Les douaniers saluent une dernière Robert Hart qui s'apprête à quitter la Chine. (Photo / QUEEN'S UNIVERSITY BELFAST)
5/6Mark O'Neill, auteur irlandais basé à Hong Kong. (Photo/China Daily)
6/6Le personnel pose pour l'ouverture du bureau des douanes de Yochow (aujourd'hui Yueyang, dans la province du Hunan). (Photo/QUEEN'S UNIVERSITY BELFAST)
Avant de quitter Beijing en 1908, Sir Robert Hart fut pendant une longue période de sa vie un haut fonctionnaire de la douane impériale chinoise. Aujourd'hui, la biographie Ireland's Imperial Mandarin, vient de paraître.
L'auteur Mark O'Neill, était présent au lancement du livre à Beijing le 15 mars 2017. En Chine, selon lui, il n'y a jamais eu un étranger comme Sir Robert Hart. Ni dans l'histoire ni dans l'avenir.
Hart est né en 1835 dans une famille chrétienne à Portadown, une petite ville de l'actuelle Irlande du Nord. Il est accepté à l'Université Queen's à Belfast à l'âge de 15 ans. Trois ans après avoir obtenu son diplôme, le jeune homme est choisi par le secrétaire britannique des affaires étrangères pour travailler en Chine, et commence ainsi le voyage le plus merveilleux de sa vie.
En 1854, l'Irlandais est envoyé à Ningbo, dans la province du Zhejiang (est de la Chine), où il embauche un professeur chinois et étudie les classiques confucianistes, comme Analectes, Mencius et Le Livre des Chants (Shi Jing).
«Quel dur labeur pour conquérir ce langage, sa littérature et maîtriser ses difficultés, mais je suis déterminé à devenir le maître de cette langue», a-t-il écrit dans son journal intime.
Le fonctionnaire consulaire britannique a été nommé inspecteur général du service maritime du gouvernement impérial Qing en 1863.
Dans son journal, il écrit : «Ma vie a été particulièrement réussie : pas encore vingt-neuf ans, et déjà à la tête d'un service qui réalise trois millions de revenus dans un seul pays, la Chine. »
Robert Hart savait qu'une telle position pouvait être tentée par des abus et pots-de-vin, alors il a fixé un ensemble de règles pour se tenir à l'écart de la corruption. Engageant notamment un expert comptable du trésor à Londres pour élaborer des règlements et empêcher le détournement de fonds.
Wang Zhenyao, professeur à l'Université normale de Beijing qui a assisté à la conférence pour la sortie du livre, a évoqué : «Hart était une personnalité très importante à cette époque, quand le gouvernement chinois lutte si fort contre la corruption.»
Avec l'Irlandais, le bureau des douanes a vite évolué : le nombre du personnel étranger est passé de 93 en 1873 à plus de 500 en 1885.
«Il m'est nécessaire d'inciter un sentiment d'amitié du peuple chinois envers les étrangers, une conduite juste, ainsi que garder les choses droites et assurer la paix...», a-t-il souligné.
Dans un article de 1988, intitulé Robert Hart: A Man of Two Worlds, publié par la Society for Anglo-Chinese Understanding, l'écrivain Martin Lynn a souligné son identité mixte : «... Il se tenait à l'interface entre la Chine et l'Occident, en représentant l'influence étrangère en Chine, tout en étant au service du gouvernement chinois comme un exemple dans son traitement des puissances étrangères. »
Dans cet ouvrage, O'Neill a indiqué que le montant des recettes douanières collectées était passé de 8 millions de taels d'argent en 1865 à 14,5 millions deux décennies plus tard, soit près de 20 % du revenu national, et grimpé jusqu'à plus de 30 millions trois ans avant que Hart ne quitte la Chine .
Une partie des fonds est allée à la fondation de Tong Wen Guan, le service de traduction pour le gouvernement Qing, tout en finançant l'envoi de 120 jeunes Chinois pour étudier aux Etats-Unis.
Sir Robert Hart a également conseillé et aidé le ministre chinois Li Hongzhang à acheter les deux premiers navires de guerre en acier qui ont mené à la fondation de la Marine Beiyang du gouvernement impérial.
Sa biographie contient des détails sur de nombreuses actions accomplies en Chine, y compris ses négociations avec la France pour mettre fin à la guerre sino-française au Vietnam au milieu des années 1880 et sur l'établissement du bureau de poste impérial.
Excepté son départ pour Hong Kong depuis son pays d'origine en 1854, il est seulement retourné deux fois en Europe : pour se marier en 1866, puis superviser le pavillon chinois à l'Exposition universelle de Paris en 1889. Hart quitta la Chine en 1908 à l'âge de 73 ans.