Présidentielles finlandaises : réélection du modéré Sauli Niinistö au premier tour

Le Président de la Finlande, Sauli Niinistö, un modéré, a remporté la victoire dès le premier tour des élections du 28 janvier, aidé par l'équilibre délicat qu'il a su maintenir avec le voisin russe et l'alliance militaire dirigée par les États-Unis, et qui a trouvé un écho chez les électeurs. M. Niinistö, 69 ans, connu pour ses bonnes relations avec son homologue russe Vladimir Poutine, a été désigné pour un second mandat de six ans avec une majorité écrasante de 62,7% des voix. Son plus proche rival, Pekka Haavisto, des Verts de Finlande, n'a obtenu que 12,4% des voix.

« Je suis très surpris de ce soutien, je dois réfléchir sérieusement à la manière d'en être digne », a-t-il déclaré aux journalistes. « Je n'ai pas l'intention d'apporter des changements uniquement pour faire des changements, nous suivrons de très près ce qui se passe en dehors de la Finlande, globalement, et si nécessaire, nous réagirons sûrement ». Favorable à l'Union européenne, M. Niinistö est devenu le premier candidat à remporter la victoire au premier tour depuis que le système électoral a été remplacé par un vote populaire direct en 1994.

Les politiciens eurosceptiques, Laura Huhtasaari du Parti nationaliste finlandais et l'indépendant Paavo Vayrynen, ont obtenu respectivement 6,9% et 6,2% des voix. Le taux de participation a été de 69,9%. Au cours de son premier mandat, M. Niinistö a joué un rôle important dans le maintien des relations avec Moscou, malgré le soutien de l'Occident aux sanctions économiques occidentales contre l'annexion de la Crimée, arrachée à l'Ukraine en 2014. La Finlande, qui partage une frontière de 1 340 km et une histoire difficile avec la Russie, a également développé des liens plus étroits avec l'OTAN mais a cessé d'adhérer pleinement à la tradition d'éviter toute confrontation avec la Russie, ce que l'on appelait au temps de la guerre froide la « finlandisation ».

Le Président finlandais est en charge de la politique étrangère et de la défense avec le gouvernement, mais le poste est devenu largement honorifique au cours des dernières décennies. M. Niinistö est apparu comme un intermédiaire discret entre l'Est et l'Ouest, en contraste frappant avec ses homologues baltes qui se prononcent régulièrement contre Moscou. Il a ainsi été le premier dirigeant occidental à rencontrer Vladimir Poutine à la suite de l'annexion de la péninsule ukrainienne, et il a également activement plaidé en faveur d'un accord sur la sécurité aérienne dans la région de la Baltique. M. Niinistö a dit espérer que l'UE renforcera sa coopération dans le domaine de la défense et refuse de prendre position sur une future adhésion de la Finlande à l'OTAN.

Avocat de formation, il a été Ministre des finances dans les années 1990, se faisant connaître pour les mesures d'austérité de son gouvernement suite à la récession finlandaise, ainsi que la décision d'adhérer à la zone euro. Il a perdu sa première femme dans un accident de voiture en 1995. Il était en Thaïlande pendant le tremblement de terre et le tsunami de 2004 dans l'océan Indien et a survécu en grimpant à un poteau électrique avec son fils. Il attend aujourd'hui un bébé avec sa femme Jenni Haukio, 40 ans.