Dernière mise à jour à 13h53 le 30/01
Sina Weibo, l'un des médias sociaux les plus populaires de Chine, s'est vu intimer par le chien de garde de l'Internet de Beijing l'ordre de suspendre la publication de ses « hot lists », des classements de sujets à sensation, pour ne pas avoir empêché la diffusion de contenus illégaux.
Le bureau de Beijing de l'Administration du cyberespace de Chine a annoncé une interdiction d'une semaine le 27 janvier après avoir accusé la société de technologie d'avoir favorisé le téléchargement de contenus inappropriés par les utilisateurs, notamment de la pornographie et de la discrimination ethnique.
Le site Internet, qui comptait plus de 360 millions d'utilisateurs actifs par mois l'année dernière, a été invité à suspendre plusieurs listes, et notamment celle de ses « sujets les plus brûlants ».
Beaucoup d'internautes utilisent ces classements tous les jours pour garder une trace de ce qui est tendance. Pourtant, l'exposition potentielle que cela induit a amené certaines entreprises et célébrités utilisateurs à payer des agences pour augmenter artificiellement la popularité de leurs messages.
Selon le bureau de Beijing de l'Administration du cyberespace de Chine, Sina Weibo a reçu l'ordre de procéder à une auto-inspection et d'apporter des améliorations en fonction des résultats.
Sina Weibo a violé les lois et les règlements régissant le cyberespace, diffusant des informations illégales et affectant négativement l'environnement en ligne, a précisé dans un communiqué le chien de garde de l'Internet en Chine.
Le 27 janvier, la société a répondu qu'elle fermait ses listes de « hashtags les plus recherchés » et de « sujets les plus brûlants », un service questions-réponses ainsi qu'une section centrée sur les relations avec les célébrités jusqu'au 3 février à 21 heures.
Sina Weibo a également ajouté qu'elle avait pleinement accepté les critiques de l'autorité et qu'elle ferait des efforts sérieux pour tirer les leçons de l'affaire et renforcer sa gestion afin de devenir plus responsable.
En outre, elle a publié le 28 janvier une liste de sujets qui seront bannis de ses « hot lists » pour au moins trois mois, et où l'on retrouve entre autres le nom de l'acteur Wei Qianxiang.
« Les discussions avec (les cadres de) Sina Weibo se sont basées sur un règlement publié par l'Administration du cyberespace de Chine il y a deux ans », a de son côté précisé Zhu Wei, directeur adjoint du Centre de droit de la communication de l'Université de sciences politiques et de droit de Chine.
« Une partie du contenu de ses "hot lists" est vulgaire et nocive pour les utilisateurs, en particulier les enfants », a-t-il dit. « Les entreprises devraient mieux assumer leurs responsabilités sociales plutôt que de simplement courir après l'argent ».
M. Zhu estime cependant que la tenue de discussions avec l'entreprise n'est qu'une solution temporaire, la clé étant la construction d'un mécanisme à long terme pour améliorer le cyberespace par la loi. « Je crois que ce mécanisme apparaîtra bientôt », a-t-il ajouté.