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Les Etats-Unis entre optimisme et prudence à l'approche du sommet Moon-Kim

Xinhua | 25.04.2018 08h26

Des discours contrastés provenaient lundi des Etats-Unis, au sujet de l'éventuelle dénucléarisation de la péninsule coréenne, à l'approche de la rencontre entre le président sud-coréen Moon Jae-in et le dirigeant suprême de la République populaire démocratique de Corée (RPDC) Kim Jong Un.

"DE NOMBREUSES RAISONS D'ETRE OPTIMISTE"

Le secrétaire à la Défense des Etats-Unis James Mattis a confié lundi avoir bon espoir que le dialogue avec la RPDC soit "fructueux". "A cet instant, je pense qu'il existe de nombreuses raisons d'être optimiste", a-t-il assuré.

Sa déclaration suivait l'annonce vendredi par Pyongyang de la cessation de ses essais nucléaires et de missiles balistiques intercontinentaux (ICBM), ainsi que de la fermeture d'un site d'essai pour garantir la transparence de son initiative.

S'agissant des raisons d'être optimiste pour la dénucléarisation de la péninsule, la porte-parole de la Maison Blanche, Sarah Sanders, a également affirmé lors d'une conférence de presse que "plusieurs pas avaient été faits dans la bonne direction".

"Nous avons également assisté à un changement radical par rapport ce qui s'est produit par le le passé", a-t-elle ajouté.

"LA CAMPAGNE DE PRESSION MAXIMALE VA SE POURSUIVRE"

Des messages contrastés ont récemment été émis par le camp américain, alors que Washington tentait d'envoyer un message fort pour maintenir la pression sur Pyongyang.

Mme Sanders a rappelé lundi que l'objectif des Etats-Unis était la dénucléarisation de la péninsule, et que "la campagne de pression maximale (sur la RPDC) en cours allait se poursuivre" jusqu'à "la mise en œuvre d'actions concrètes allant dans le sens de la dénucléarisation totale".

Elle a ajouté qu'"absolument aucune sanction ne serait levée avant la mise en œuvre de telles actions" par la RPDC.

De son côté, le président américain Donald Trump semblait plus prudent. Dimanche, il a déclaré sur Twitter : "On est encore loin de la conclusion pour la Corée du Nord (RPDC), peut-être que les choses vont bien se passer, peut-être pas. Seul le temps le dira".

Dimanche toujours, un haut responsable de l'administration américaine s'est adressé aux médias sous couvert d'anonymat, à l'issue de la première journée de réunion des ministres des Affaires étrangères au G7 de Toronto. Les Etats-Unis "visent un démantèlement substantiel" des programmes nucléaires de la RPDC avant toute chose, a-t-il indiqué.

Le responsable a ensuite expliqué que le camp américain suivait actuellement deux voies : "Premièrement, une campagne internationale de pression maximale ; deuxièmement, des négociations (...) par le passé, d'aucuns ont relâché la pression pour améliorer l'atmosphère des négociations. Nous n'allons pas répéter la même erreur".

Au sujet des missiles à moyenne portée de la RPDC, source d'inquiétude pour le Japon, le responsable a affirmé que les programmes d'ICBM de Pyongyang "allaient toujours de pair avec un programme nucléaire".

"L'un ne va pas sans l'autre. C'est pourquoi (...) nous sommes évidemment très préoccupés par ces deux programmes : ils sont nécessairement liés", a-t-il ajouté, laissant entendre que M. Trump évoquerait la question avec M. Kim au cours de leur rencontre.

LA DIPLOMATIE L'EMPORTE

Une dynamique positive s'est constituée autour de la péninsule coréenne ces derniers mois, grâce à la bonne volonté démontrée dans les relations intercoréennes à l'occasion des Jeux Olympiques d'hiver de Pyeongchang et au sujet de la dénucléarisation de la péninsule, ainsi qu'aux efforts de pays tiers pour promouvoir le dialogue entre la RPDC et la Corée du Sud, avec la participation des Etats-Unis.

Troy Stangarone, directeur principal de l'Institut économique de Corée, institut de recherche à but non-lucratif siégeant à Washington, a indiqué à Xinhua qu'une grande part du mérite revenait à des pays tiers telle la Chine, "qui a créé un environnement propice au sommet intercoréen à venir".

Sans ces efforts continus de promotion du dialogue avec la RPDC, le monde "n'en serait peut-être pas là aujourd'hui", a-t-il ajouté, expliquant que la participation de Pyongyang aux Jeux Olympiques de Pyeongchang avait contribué à "passer d'un scénario de confrontation sur la péninsule coréenne à un scénario de dialogue".

(Rédacteurs :Guangqi CUI, Wei SHAN)
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