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L'homme d'affaires français Vincent Bolloré placé en garde à vue pour soupçons de corruption en Afrique

Xinhua | 25.04.2018 08h31

L'homme d'affaires français Vincent Bolloré, PDG du Groupe Bolloré, a été placé en garde à vue à Nanterre (banlieue de Paris) mardi pour soupçons de corruption dans l'attribution de concessions portuaires à son entreprise, en Guinée et au Togo, selon plusieurs médias français.

Les faits remontent à 2010 et concernent deux des seize terminaux à conteneurs concédés au groupe Bolloré en Afrique, situés rsepectivement à Lomé au Togo et à Conakry en Guinée. Selon le quotidien français Le Monde, la justice française soupçonne les dirigeants du groupe Bolloré "d'avoir utilisé leur filiale de communication Havas pour faciliter l'arrivée au pouvoir de dirigeants africains en assurant des missions de conseil et de communication sous-facturées", avec pour but d'obtenir "les concessions portuaires des lucratifs terminaux à conteneurs".

Comme le rappellent plusieurs médias français, la convention de concession du terminal à conteneurs du port de Conakry, octroyée en 2008 pour une durée de vingt-cinq ans à Getma, filiale du groupe français Necotrans, avait été rompue en mars 2011. La gestion du port est alors attribuée par le président guinéen Alpha Condé, à Vincent Bolloré, dont il s'est rapproché personnellement lors de son séjour en France, selon Le Monde. Necotrans, concurrent de Bolloré, l'attaque en justice. L'affaire se termine par un redressement judiciaire dont une partie des actifs seront rachetés le Groupe Bolloré en 2017.

Au Togo, en 2009, le groupe Bolloré obtient la concession du terminal à conteneurs du port de Lomé pour une durée de trente-cinq ans "quelques mois avant la réélection de M. Gnassingbé l'année suivante", précise Le Monde.

Plusieurs médias français économiques dont Challenges, ont cité dans ces affaires des noms comme le directeur général du groupe Bolloré, Gilles Alix, et Jean-Philippe Dorent, responsable du pôle international de l'agence de communication Havas, ainsi que Francis Perez, dirigeant du groupe espagnol Pefaco, holding qui développe des chaînes de casinos et d'hôtels en Afrique de l'Ouest et Afrique Centrale.

Le Monde indique ce mardi que M. Dorent s'est occupé d'une partie de la campagne présidentielle guinéenne en 2010 pour le compte du candidat Alpha Condé et a également assuré une partie de la communication de l'actuel dirigeant togolais Faure Gnassingbé.

Selon les informations obtenues par Le Monde, les enquêteurs ont saisi "de nombreux documents à l'occasion de perquisitions réalisées en avril 2016 au siège du groupe Bolloré à Puteaux (Hauts-de-Seine)". "Ceux-ci laissent apparaître les pratiques du groupe Bolloré au Togo et en Guinée et corroborent l'hypothèse d'une sous-facturation des prestations d'Havas au bénéfice des dirigeants de ces deux pays", est-il indiqué.

L'annonce de la garde à vue de Vincent Bolloré a fait chuter de 6,23% l'action du Groupe Bolloré en milieu d'après-midi ce mardi.

(Rédacteurs :Guangqi CUI, Wei SHAN)
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