Dernière mise à jour à 09h15 le 17/05
Des milliers de travailleurs qualifiés tels que scientifiques, médecins et ingénieurs provenant de pays extérieurs à l'Union européenne (UE) se sont vus refuser des visas de travail au Royaume-Uni en raison de plafonds numériques imposés par le gouvernement britannique, selon un reportage publié mercredi à Londres.
Le groupe Campaign for Science and Engineering (CaSE) a obtenu ces données auprès du ministère britannique de l'Intérieur en application des règles sur la liberté de l'information, suscitant une nouvelle vague de critiques contre la politique du gouvernement britannique en matière d'immigration, selon le média Evening Standard.
Ce reportage montre que plus de 6 000 demandes de visas de catégorie 2 (destinés à des travailleurs qualifiés extérieurs à l'UE) ont été rejetés au cours des quatre mois clos en mars.
Cela comprend 1 518 médecins, 1 226 professionnels de l'informatique et de la technologie, 392 de l'ingénierie, 361 pour d'autres professions de santé et 197 dans l'enseignement.
L'impact du plafond de 20 700 visas de catégorie 2 par an affecte également d'autres secteurs de l'économie car ces quotas mensuels sont très loin de répondre aux besoins des entreprises.
Ces refus concernent la période comprise entre décembre 2017 et mars 2018, et résultent de la limite annuelle de 20 700 visas dits de catégorie 2, un plafond mis en place en 2011 alors que l'actuelle Première ministre britannique Theresa May était ministre de l'Intérieur.
Selon les informations disponibles, ce plafond n'aurait été atteint qu'une fois auparavant, en 2015, année où 66 ingénieurs s'étaient vus refuser leurs visas.
On craint que le pourcentage de refus ne s'aggrave encore cet été, contraignant à relever le minimum salarial pour les travailleurs qualifiés extérieurs à l'UE à plus de 60 000 livres sterling, ou 81 000 dollars.
Le Comité commun sur la science et la technologie a répondu en annonçant qu'il présenterait ses propres propositions de règles en matière d'immigration et de visa pour les scientifiques, et en critiquant le gouvernement pour n'avoir pas présenté de plan pour l'après-Brexit.
"La révélation d'aujourd'hui selon laquelle plus de 1 600 informaticiens et ingénieurs ayant une possibilité d'embauche au Royaume-Uni avaient eu leur visa refusé entre décembre et mars nous envoie le message que le Royaume-Uni n'est pas intéressé par l'accueil des talents scientifiques", a estimé le président du comité, Norman Lamb.
"Le gouvernement reconnaît pleinement la contribution des professionnels internationaux au Royaume-Uni", a déclaré la porte-parole du ministère britannique de l'Intérieur. "Toutefois, il est important que notre système d'immigration favorise nos intérêts nationaux".
Elle a souligné que lorsque la demande surpasse le nombre de places de catégorie 2 disponibles mensuellement, la priorité est donnée aux candidats répondant à un manque de qualifications ou occupant des postes de niveau doctorat.