Dernière mise à jour à 08h24 le 15/01
Le ministre russe des Affaires étrangères, Sergueï Lavrov, a annoncé lundi que les discussions qu'il avait eues plus tôt dans la journée à Moscou avec son homologue japonais, Taro Kono, n'avaient pas permis de surmonter les divergences sur quatre îles du Pacifique dont le statut fait l'objet d'un litige entre les deux pays.
La Russie insiste sur le fait que les pourparlers de paix doivent reposer sur la pleine reconnaissance par le Japon des conséquences de la Seconde Guerre mondiale, et notamment la souveraineté de la Russie sur toutes les îles Kouriles du Sud, a déclaré M. Lavrov lors d'une conférence de presse à l'issue des discussions.
"C'est notre position fondamentale et sans un pas dans cette direction, il est très difficile d'espérer des progrès dans d'autres domaines", a-t-il souligné.
La Russie et le Japon n'ont pas signé de traité de paix à la fin de la Seconde Guerre mondiale car ils revendiquent tous deux quatre îles du Pacifique appelées les îles Kouriles du Sud en Russie et les Territoires du Nord au Japon.
Les quatre îles appartenaient au Japon, mais l'ancienne Union soviétique s'en est emparée après la guerre et elles ont été intégrées dans la Russie lors de l'effondrement de l'Union soviétique. Tokyo maintient que Moscou occupait les îles illégalement.
Aux termes d'une déclaration commune signée en 1956, la Russie a accepté de restituer deux des îles après la signature d'un traité de paix bilatéral, mais le Japon a refusé de signer cet accord, demandant la restitution de l'ensemble des quatre îles.
De son côté, M. Lavrov a rappelé que la déclaration de 1956 avait été signée avant que le Japon n'ait conclu une alliance militaire avec les États-Unis en 1960 et que la présence de l'armée américaine au Japon ait modifié la situation.
Il a ajouté que la Russie était préoccupée par le renforcement de la puissance militaire américaine dans la région, notamment le déploiement de son système global de défense antimissile utilisant le territoire du Japon.
Washington affirme que ce système est dirigé contre les menaces venues de la République populaire démocratique de Corée, mais en réalité, il crée aussi des risques pour la sécurité de la Russie et de la Chine, a déclaré M. Lavrov.
Le ministre russe a par ailleurs rappelé que le président Vladimir Poutine et le Premier ministre japonais Shinzo Abe avaient évoqué la nécessité de trouver une solution au traité de paix qui puisse être soutenue et acceptée par les peuples des deux pays.
Ce n'est pas une tâche facile, mais nous avons la volonté et la patience nécessaires pour parvenir à une vision commune, a ajouté M. Lavrov.
Il y a certains désaccords entre la Russie et le Japon sur le traité de paix, et il faudra leur trouver une solution lors de futures négociations, a pour sa part déclaré Taro Kono lors d'une conférence de presse séparée à l'issue de la réunion.
L'échec des deux ministres des Affaires étrangères à parvenir à un consensus jette une ombre sur les entretiens entre Vladimir Poutine et Shinzo Abe, qui sont prévus le 22 janvier à Moscou.