Washington accroît la pression sur le gouvernement vénézuélien via son "aide humanitaire"

Le secrétaire d'Etat américain Mike Pompeo a annoncé vendredi que les Etats-Unis allaient commencer à acheminer samedi leur "aide humanitaire" à travers la frontière vénézuélienne.

"Les Etats-Unis et d'autres pays ont fourni une énorme quantité d'aide humanitaire", a-t-il dit dans une interview accordée à Telemundo, un réseau de télévision en langue espagnole aux Etats-Unis.

Selon un communiqué publié par l'Agence des Etats-Unis pour le développement international (USAID), les Etats-Unis ont transporté par avion environ 191 tonnes de fournitures de secours à destination de Cucuta, une ville colombienne située à la frontière avec le Venezuela, depuis le 4 février.

Parallèlement, les Etats-Unis ont commencé à pré-positionner 178 tonnes d'aide acquise localement à Boa Vista, une ville brésilienne proche de la frontière vénézuélienne, a indiqué vendredi le Département d'Etat américain.

Démentant l'existence d'une crise humanitaire, le gouvernement vénézuélien a refusé de laisser cette aide traverser ses frontières et a qualifié toute l'opération de spectacle orchestré par les Etats-Unis en préalable à une éventuelle invasion.

L'accroissement de la pression sur le président vénézuélien Nicolas Maduro constitue toujours une priorité majeure pour plusieurs hauts responsables américains.

Le représentant spécial américain pour le Venezuela, Elliott Abrams, se trouvait vendredi à Cucuta pour y soutenir la fourniture de "l'aide humanitaire". De son côté, le conseiller américain à la sécurité nationale, John Bolton, a annulé son voyage prévu en Corée du Sud pour se concentrer sur la situation au Venezuela.

Enfin, le vice-président américain Mike Pence se rendra lundi en Colombie au nom du président Donald Trump pour exprimer son soutien au chef de l'opposition vénézuélienne Juan Guaido, a annoncé jeudi la Maison Blanche.

M. Guaido, président de l'Assemblée nationale du Venezuela, s'est autoproclamé "président par intérim" le 23 janvier et a été immédiatement reconnu par Washington. En réaction, M. Maduro a annoncé qu'il rompait ses liens diplomatiques avec les Etats-Unis, ordonnant à tout leur personnel diplomatique et consulaire de quitter son pays.

Il a également accusé Washington de vouloir orchestrer un coup d'Etat afin d'installer un régime fantoche à Caracas.