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La rencontre Trump-Kim a échoué à produire un accord, mais a jeté des bases pour l'avenir, selon des experts

Xinhua | 01.03.2019 08h46

Le deuxième sommet entre le dirigeant suprême de la République populaire démocratique de Corée (RPDC) Kim Jong Un et le président américain Donald Trump a pris un tournant dramatique jeudi après-midi, cette rencontre très attendue ayant échoué à déboucher sur un accord malgré deux jours de discussions.

Cet échec est notamment lié au "fossé" qui divise encore les deux parties au sujet de la dénucléarisation et de l'allégement des sanctions, selon les experts.

MM. Kim et Trump ont annulé le déjeuner et la cérémonie de signature d'une déclaration commune qui étaient initialement prévus. La conférence de presse en solo de M. Trump a en outre été avancée de deux heures.

"En substance, ils (la RPDC) veulent que les sanctions soient levées dans leur intégralité, ce que nous ne pouvons pas faire. Ils étaient disposés à accepter une grande partie des mesures de dénucléarisation demandées, mais nous ne pouvions pas abandonner toutes les sanctions pour cela. Nous allons continuer à travailler là-dessus, et nous verrons bien", a déclaré M. Trump au sujet de cet échec à trouver un accord.

Selon Paik Hak-soon, président de l'Institut Sejong de Corée du Sud, le point d'achoppement des négociations semble être le déroulement chronologique de la dénucléarisation dans la péninsule coréenne. "Les exigences américaines envers la Corée du Nord (la RPDC) portaient apparemment sur toute une liste d'installations nucléaires et de missiles balistiques, tandis que la Corée du Nord voulait une levée de toutes les sanctions. Les deux parties ne sont pas parvenues à un accord sur cette question", a déclaré M. Paik.

Yang Xiyu, chercheur à l'Institut des études internationales de Chine, a indiqué que cet échec montrait que les deux parties n'avaient toujours pas réussi à régler leurs différends concernant le démantèlement des principales installations nucléaires de RPDC et les mesures de réciprocité des Etats-Unis.

Wang Sheng, professeur de politique internationale à l'Université de Jilin, a quant à lui estimé que l'issue de ce sommet était "un peu surprenante". Le sommet a montré que "les divergences entre les deux parties sur les concepts de base, la méthode et les étapes de la dénucléarisation sont toujours là, et une disparité d'actions entre les deux parties persiste".

Tous les experts ont cependant reconnu que ce sommet était "nécessaire", et avait jeté des bases pour des négociations et des progrès futurs.

Faisant écho aux propos de M. Trump pendant sa conférence de presse, M. Paik a ainsi reconnu que "des progrès réels" avaient été accomplis lors de ce deuxième sommet, et que cette rencontre "ne serait pas la dernière".

"Je pense que même si les deux parties n'ont pas signé d'accord, le fait que les hauts dirigeants des deux pays se rencontrent pour parler et mettre les problèmes en lumière est utile pour faire progresser la dénucléarisation et travailler à une levée future des sanctions. De ce point de vue, de telles rencontres sont inévitables", a-t-il déclaré.

Wang Junsheng, expert en relations internationales à l'Académie chinoise des Sciences sociales, a estimé que le sommet de Hanoï n'aurait toute façon pu déboucher que sur un "accord de transition", et avait avant tout servi de trait d'union entre le passé et l'avenir.

"Résoudre la question nucléaire dans la péninsule coréenne mettra à l'épreuve non seulement la sincérité, mais aussi la sagesse des deux parties", a-t-il affirmé.

Selon M. Yang, le processus de dénucléarisation dans la péninsule coréenne a connu des hauts et des bas dans le passé, mais il ne s'est jamais arrêté pour autant, et ne s'arrêtera jamais à l'avenir, "dans la mesure où il sert les intérêts de chacun, y compris de la RPDC".

Koh Yu Hwan, un professeur spécialisé dans l'étude de la RPDC à l'Université Dongguk de Corée du Sud, a indiqué que les deux parties devaient poursuivre leurs négociations pour réduire leurs divergences, et que les autres pays concernés, y compris la Corée du Sud et la Chine, devaient participer à ce processus.

Commentant les résultats du sommet, le porte-parole du ministère chinois des Affaires étrangères, Lu Kang, a rappelé que la situation dans la péninsule coréenne avait déjà connu un revirement majeur l'année dernière en revenant sur la voie d'un règlement politique de la crise. Ce résultat positif n'a pas été facile à obtenir, et doit en conséquence être apprécié à sa juste valeur, a-t-il déclaré.

M. Lu a espéré que la RPDC et les États-Unis continueraient à dialoguer, à faire preuve de sincérité l'un envers l'autre, à respecter et à prendre en compte leurs préoccupations légitimes respectives, et à promouvoir conjointement la dénucléarisation et la mise en place d'un mécanisme de paix dans la péninsule coréenne.

"La Chine continuera à jouer un rôle constructif" dans ce domaine, a ajouté M. Lu.

(Rédacteurs :实习生2, Yishuang Liu)
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