Dernière mise à jour à 09h17 le 18/04
L'heure était mardi à l'unité, à la mobilisation et à la solidarité en France pour la reconstruction de la cathédrale Notre-Dame de Paris, l'un des monuments les plus visités du pays, dévasté la veille par un violent incendie.
Dans une allocution diffusée mardi soir, le président Emmanuel Macron a salué cet élan d'unité et de solidarité des Français face à ce drame. "Ce que nous avons vu cette nuit, ensemble, à Paris, c'est cette capacité de nous mobiliser, nous unir, pour vaincre", a-t-il déclaré.
Selon lui, cet incendie rappelle que "notre histoire ne s'arrête jamais, jamais, et que nous aurons toujours des épreuves à surmonter. Ce que nous croyons, en quelque sorte, indestructible, peut aussi être atteint". Mais c'est aux Français qu'il revient "d'assurer au long du temps cette grande continuité qui fait la Nation française", a ajouté le chef de l'Etat, qui a dit vouloir rebâtir l'édifice "d'ici cinq ans".
Le président français a annoncé dès lundi soir qu'une "souscription nationale" serait lancée pour restaurer la cathédrale. Un appel au don qui a déjà suscité un élan de solidarité en France de la part d'entreprises et de grandes fortunes françaises, notamment des familles Arnault, Pinault et Bettencourt. Plus de 600 millions d'euros de dons ont déjà été annoncés pour la seule journée du mardi.
A cela s'ajoutent les 10 millions d'euros d'aide d'urgence de la région Ile-de-France et les 50 millions d'euros débloqués par la mairie de Paris. Mais la maire de Pari,s Anne Hidalgo, veut aller au-delà de la France et propose une conférence internationale des donateurs afin de réunir les fonds nécessaires à la restauration de l'édifice.
Les politiques aussi ont fait preuve d'unité malgré leurs divergences. Depuis lundi, les leaders de gauche, de droite et d'extrême droite expriment leur tristesse face à cet incendie que certains ont qualifié de "tragédie".
"L'incendie de Notre-Dame de Paris poignarde l'esprit de tous", a écrit le leader de la France insoumise, Jean-Luc Mélenchon. Pour Laurent Wauquiez, président du parti Les Républicains, "c'est toute une part de notre histoire, de nous-mêmes, qui brûle ce soir". "Tous les Français ce soir ressentent un chagrin infini et un vertigineux sentiment de perte", a commenté la présidente du Rassemblement national, Marine Le Pen.
Quant aux autorités, elles restent mobilisées et font de l'incendie de Notre-Dame une priorité. Emmanuel Macron a ainsi reporté son allocution sur le Grand débat initialement prévu lundi soir, ainsi que sa conférence de presse prévu ce mercredi sur le même sujet. Une réunion ministérielle s'est tenue mardi à Matignon afin de préparer un "plan de reconstruction" de la cathédrale, tandis que le conseil des ministres hebdomadaire de ce mercredi sera entièrement consacré à l'incendie de Notre-Dame.
Les autorités ont annoncé mardi, après un état des lieux, que les flammes avaient ravagé la charpente de la cathédrale, mais que la structure de l'édifice était préservée. "Globalement, la structure tient bon. Quelques vulnérabilités ont été identifiées, notamment au niveau de la voûte et d'un pignon qui doit être sécurisé", a déclaré le secrétaire d'Etat auprès du ministère de l'Intérieur, Laurent Nuñez.
Le bâtiment est toutefois dans une phase de surveillance et a nécessité la mobilisation d'une centaines de sapeurs-pompiers pour surveiller et ainsi éviter tout autre départ d'incendie, a indiqué mercredi à la presse le porte-parole des sapeurs-pompiers, Gabriel Plus. Des policiers et des forces de l'opération Sentinelle sont également mobilisés pour sécuriser le site.
Les causes de l'incendie ne sont toujours pas connues, mais la piste accidentelle est privilégiée par la justice. Le parquet de Paris a ouvert une enquête pour "destruction involontaire par incendie" et les ouvriers qui travaillaient sur le chantier de la cathédrale ont été entendus mardi par les enquêteurs. Selon le ministre de l'Intérieur Christophe Castaner, près de 50 enquêteurs sont mobilisés afin de faire la lumière sur cet incendie.
Malgré l'ampleur du sinistre, plusieurs œuvres d'art comme des tableaux, des reliques et statues ont été sauvées des flammes. "Les œuvres du Trésor ont été sauvées. Il n'y a pas de dommage lié à l'incendie, mais plus des dommages de fumée. Nous allons les transporter dans les réserves du Louvre où elles seront conservées, protégées puis restaurées", a assuré mardi le ministre de la Culture Franck Riester.