Dernière mise à jour à 10h12 le 30/05
Le procureur spécial américain Robert Mueller a fait mercredi sa première déclaration publique au sujet de l'enquête sur l'ingérence présumée de la Russie dans les élections présidentielles américaines de 2016, et a affirmé qu'inculper le président Donald Trump n'était "pas une option envisageable" en raison de la politique du département américain de la Justice.
"Mon témoignage, c'est le rapport", a déclaré M. Mueller dans une allocution devant les caméras, se référant au rapport de 448 pages qu'il a remis à l'issue de son enquête. Après son allocution, il n'a répondu à aucune question, et a indiqué qu'il préférerait ne pas témoigner publiquement devant le Congrès au sujet de ses 22 mois d'enquête.
M. Mueller a expliqué que la position de longue date du département de la Justice était de ne pas inculper un président en exercice.
"Poursuivre le président n'était pas une option envisageable, car il serait injuste d'accuser quelqu'un d'un délit si ces accusations ne peuvent pas être examinées devant un tribunal", a affirmé M. Mueller.
"Si nous étions absolument certains que le président n'avait commis aucun délit, nous l'aurions dit. Mais nous n'avons pas pu déterminer si le président avait ou non commis un crime", a-t-il précisé.
"Pour inculper formellement un président d'actes répréhensibles, la Constitution demande que l'on passe par un processus différent de celui de la justice pénale", a déclaré M. Mueller, faisant écho à son propre rapport, dans lequel il souligne que "le Congrès peut utiliser les lois d'obstruction pour s'opposer à l'exercice corrompu du pouvoir présidentiel, conformément à notre système constitutionnel de freins et de contrepoids et au principe selon lequel personne n'est au-dessus des lois".
"Nous avons conclu que nous n'étions pas en mesure de déterminer si le président avait ou non commis un crime. C'est la position finale de notre bureau", a souligné M. Mueller.