Dernière mise à jour à 09h06 le 06/06
Des experts des droits de l'Homme des Nations Unies ont exprimé mercredi leurs "graves inquiétudes" concernant les accusations contre Scott Warren, un citoyen américain qui travaille pour une organisation humanitaire fournissant de l'eau et des soins médicaux aux migrants dans le désert de l'Arizona.
Le procès de M. Warren a commencé le 29 mai et, s'il est reconnu coupable, il risque jusqu'à 20 ans de prison, ont déclaré les experts, dont Felipe González Morales, rapporteur spécial des Nations Unies sur les droits de l'Homme des migrants.
"Fournir de l'aide humanitaire n'est pas un crime. Nous exhortons les autorités américaines à abandonner immédiatement toutes les accusation contre Scott Warren", ont déclaré les experts, tous des rapporteurs spéciaux pour les Nations Unies, dans un communiqué.
M. Warren, âgé de 36 ans, habite dans la ville du désert d'Ajo en Arizona, où il a contribué à la création de l'organisation "No More Deaths", organisation qui fournit de l'assistance humanitaire le long des routes migratoires.
Au cours des 10 dernières années, il a aidé des migrants et des demandeurs d'asile tentant de franchir la frontière entre l'Arizona et le Mexique à travers le désert de Sonora.
Des agents américains du contrôle des frontières ont arrêté M. Warren, au moment où il aidait deux migrants sans papiers.
M. Warren fait face à deux chefs d'accusation d'"hébergement" de migrants et à un chef d'accusation de "conspiration pour transporter et héberger" des migrants.
"Le travail humanitaire vital et légitime de Scott Warren et de No More Deaths défend le droit à la vie et éviter la mort de migrants et de demandeurs d'asile à la frontière américano-mexicaine", ont souligné les experts onusiens.
A part Felipe González Morales, parmi les experts, figurent également Michel Forst, rapporteur spécial sur la situation des défenseurs des droits de l'Homme, Clément Nyaletsossi Voule, rapporteur spécial sur le droit de réunion pacifique et d'association, Dainius Puras, rapporteur spécial sur le droit de toute personne de jouir du meilleur état de santé physique et mentale possible, et Maria Grazia Giammarinaro, rapporteuse spéciale sur la traite des êtres humains, en particulier les femmes et les enfants.