Dernière mise à jour à 09h35 le 11/07
Le gouvernement yéménite soutenu par la communauté internationale a menacé mercredi de suspendre les négociations portant sur l'échange de prisonniers avec les rebelles houthis, en signe de protestation contre la condamnation à mort de 30 détenus à Sanaa.
"Nous considérons comme illégales les condamnations à mort prononcées par ce tribunal houthi illégitime à l'encontre de 36 militants politiques à Sanaa", a indiqué sur Twitter Hadi Haig, président du Comité d'échange de prisonniers.
"Les agissements des Houthis pourraient conduire à une suspension - voire à un effondrement complet - des négociations portant sur la mise en oeuvre de l'accord d'échange de prisonniers", a-t-il averti.
Il a également appelé l'émissaire de l'ONU à "se prononcer contre les agissements illégaux des Houthis".
Mardi, un tribunal de Sanaa, la capitale yéménite contrôlée par les rebelles, a condamné 30 personnes à la peine capitale pour espionnage au profit de l'Arabie saoudite et de ses alliés de la coalition militaire anti-houthie, qui lutte contre les rebelles au Yémen.
Les condamnés, qui sont principalement des universitaires, des professeurs et des étudiants membres du parti politique yéménite Al-Islah, lié aux Frères musulmans, ont été arrêtés au cours d'une campagne de répression lancée par les Houthis en 2016.
Amnesty International, une organisation non gouvernementale basée à Londres et consacrée aux droits de l'homme, a également condamné ce procès, qu'elle a décrit comme une "parodie de justice", tout en exhortant les Houthis à libérer immédiatement les 30 accusés.
L'Arabie saoudite dirige depuis plus de quatre ans une coalition militaire arabe qui intervient au Yémen contre les rebelles houthis soutenus par l'Iran, dans le but de rétablir le gouvernement du président yéménite Abdrabbo Mansour Hadi reconnu par la communauté internationale.