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L'AIEA ouvre sa 63ème conférence générale sur fonds de tensions croissantes sur l'accord nucléaire iranien

Xinhua | 17.09.2019 09h48

L'Agence internationale de l'énergie atomique (AIEA) a ouvert lundi à Vienne sa 63ème Conférence générale dans un contexte de tensions croissantes sur l'accord nucléaire iranien.

Un grand nombre des 171 pays membres de l'AIEA sont représentés lors de cette réunion qui doit durer de lundi à vendredi. L'application des clauses de sauvegarde de l'AIEA au Moyen-Orient et en République populaire démocratique de Corée (RPDC), ainsi que les questions liées à la sûreté radiologique et les moyen de renforcer les activités de coopération technique de l'agence figurent à l'ordre du jour.

Abordant la crise sur l'accord nucléaire iranien, le directeur général en exercice de l'AIEA, Cornel Feruta, a déclaré lors de cette conférence : "Il y a une semaine j'ai visité Téhéran pour des discussions avec des hauts responsables iraniens (...) Je continue de souligner l'importance d'une coopération complète et rapide avec l'Iran dans la mise en oeuvre de son Accord de sauvegardes et du protocole additionnel".

"L'agence continue de vérifier que la conformité des matériels nucléaires déclarés par l'Iran dans le cadre de son Accord de sauvegardes", a déclaré le dirigeant en exercice de l'AIEA, observant que "les évaluations concernant l'absence de matériels et activités nucléaires non déclarés en Iran se poursuivent".

Ali Akbar Salehi, directeur de l'Organisation iranienne de l'énergie atomique, a condamné le "terrorisme économique" adopté par l'administration américain et appelé la communauté internationale à assumer la responsabilité commune de sauver le Plan d'action global commun (JCPOA).

"La violation de la résolution (2231) du Conseil de sécurité des Nations Unies et l'adoption de sanctions unilatérales illicites, ainsi que l'application par les États-Unis de lois nationales extraterritoriales à d'autres pays, mettent clairement en danger la paix et la sécurité internationales", a-t-il dit.

"Si la communauté internationale ne sauve pas rapidement le JCPOA, le multilatéralisme perdra son efficacité, et toute résolution pacifique ultérieure de conflits mondiaux sera remise en question, ce qui servira par la suite les intérêts malveillants des fauteurs de guerre", a-t-il dit.

L'Iran a fait valoir que les mesures prises pour réduire ses engagements nucléaires avaient pour but "d'ouvrir une nouvelle fenêtre à la diplomatie pour préserver cet accord", tandis que les États-Unis qualifient ces mesures de chantage nucléaire.

"L'Iran continue d'utiliser son programme nucléaire pour se livrer à l'extorsion sur la communauté internationale et menacer la sécurité régionale", estime un message du président des États-Unis Donald Trump, transmis à la conférence par le secrétaire américain à l'Energie Rick Perry.

De son côté, l'Union européenne (UE) a souligné "l'intention déclarée" de l'Iran de rester dans l'accord JCPOA, et appelé ce pays à annuler ses mesures pour revenir dans un respect complet du JCPOA, selon Petri Peltonen, sous-secrétaire d'État finlandais au sein du ministère des Affaires économiques et de l'Emploi.

"L'UE déplore profondément le retrait des États-Unis du JCPOA et la réactivation de ses sanctions, et appelle tous les pays à s'abstenir de prendre des mesures entravant la mise en oeuvre du JCPOA", a déclaré M. Peltonen.

L'UE est vivement préoccupée par le fait que l'Iran a dépassé sa limite de stocks d'uranium enrichi fixée par le JCPOA et particulièrement inquiète du développement rapporté par l'AIEA concernant l'expansion par l'Iran de ses activités de centrifugeuse et de R&D, selon M. Peltonen.

Il a souligné que la pleine mise en oeuvre de l'accord sur le nucléaire par l'Iran restait d'une importance essentielle.

M. Perry a fait écho aux accusations du secrétaire d'État américain Mike Pompeo, selon lesquelles l'Iran serait responsable des récentes attaques de drones contre deux installations pétrolières de la compagnie saoudienne Aramco dans l'est de l'Arabie saoudite, attaques qui ont causé de graves dégâts et réduit de moitié la production pétrolière saoudienne.

Le ministère iranien des Affaires étrangères a rejeté lundi les allégations américaines selon lesquelles l'Iran serait à l'origine de ces attaques de drones, déclarant que "ces affirmations sont infondées et nous les condamnons".

l'AIEA a confirmé en début de la semaine dernière que des centrifugeuses avancées avaient été installées sur un site nucléaire iranien, en infraction aux limitations prévues par l'accord sur le nucléaire conclu avec les grandes puissances internationales en 2015.

L'Iran a décidé en mai de cette année de revoir à la baisse ses obligations à l'égard du JCPOA en matière de stocks de combustible nucléaire et de degré d'enrichissement de l'uranium, en réaction au retrait unilatéral des États-Unis du JCPOA et à la réactivation de ses sanctions à l'encontre de Téhéran, ainsi qu'à "l'inaction" de l'Europe pour préserver les intérêts iraniens dans cet accord.

Téhéran a également décidé de mettre en service des centrifugeuses avancées pour renforcer le stock d'uranium enrichi du pays.

(Rédacteurs :Xiao Xiao, Yishuang Liu)
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