Dernière mise à jour à 10h23 le 14/11
Des milliers de manifestants libanais ont bloqué des rues dans tout le pays mercredi pour exprimer leur indignation face aux propos du président Michel Aoun lors d'une interview télévisée la veille et après la mort d'un manifestant à Khaldé, au sud de Beyrouth, a rapporté l'agence de presse National News Agency.
Les manifestants ont menacé de se rendre au palais de Baabda et de forcer le président à démissionner si lui et tous les autres responsables politiques ne présentent pas leur démission dans les 48 heures.
Les propos du président Aoun ont été mal interprétés lorsqu'il a appelé les manifestants à envoyer un représentant capable de mener des négociations avec les autorités libanaises pour répondre aux demandes de la population.
M. Aoun avait déclaré au cours de l'interview que s'il n'y avait "pas de personnes sérieuses du mouvement pour participer à une discussion, qu'ils émigrent parce que dans ce cas, ils n'arriveront pas à une position d'autorité au Liban".
Les manifestants pensaient que M. Aoun avait dit qu'ils devraient émigrer s'ils ne sont pas satisfaits qu'une personne sérieuse soit en position d'autorité.
Ils sont également en colère en raison de la mort d'un manifestant à Khaldé alors que l'armée libanaise tentait de disperser les protestataires qui sont descendus dans la rue après le discours du président.
Le Liban connaît depuis 28 jours des manifestations à l'échelle nationale contre la classe politique au pouvoir, que les manifestants considèrent comme corrompue et incapable de mettre en œuvre les mesures de réformes nécessaires pour empêcher la détérioration de la situation économique.
Le président Aoun n'a pas encore entamé de consultations avec les parlementaires pour nommer un nouveau Premier ministre après la démission du gouvernement de Saad Hariri suite aux pressions de la rue.
Le retard dans la formation d'un nouveau gouvernement a également irrité les manifestants, qui estiment que les autorités ne prennent pas leurs demandes au sérieux.