Dernière mise à jour à 13h15 le 13/12
Le gouvernement hongrois est prêt à signer le nouvel accord sur la neutralité climatique à l'horizon 2050 de l'Union européenne (UE), mais seulement à certaines conditions, insistant notamment sur une contribution plus importante des pays riches, a rapporté jeudi l'agence de presse hongroise MTI.
"Nous ne permettrons pas aux bureaucrates bruxellois de faire payer le coût de la lutte contre le changement climatique aux pays pauvres", a déclaré le Premier ministre hongrois Viktor Orban à MTI, alors qu'il se rendait au sommet de l'UE à Bruxelles.
La réaction de M. Orban fait suite à la présentation mercredi de l'ambitieux "Pacte vert" (Green Deal) européen par la Commission européenne, qui fixe à l'UE une feuille de route pour lutter contre le changement climatique.
Cet accord vise notamment à transformer l'UE en une économie "sans émissions nettes de gaz à effet de serre en 2050", ainsi qu'en une économie où "la croissance économique est déconnectée de la consommation des ressources (naturelles)".
La Commission européenne proposera en mars 2020 la première loi européenne sur le climat, qui permettra de faire entrer l'objectif de neutralité climatique à l'horizon 2050 dans la législation européenne.
Il s'agit d'un changement fondamental qui affectera de nombreux secteurs, en particulier les transports, l'énergie, l'agriculture, la construction et les industries de l'acier et du ciment.
Selon MTI, le gouvernement hongrois est prêt à signer cet accord si quatre conditions étaient remplies : que les citoyens n'aient pas à payer le prix de la protection du climat ; que les prix de l'énergie et des aliments n'augmentent pas pour les ménages ; que le soutien à l'énergie nucléaire soit maintenu ; et que la Hongrie continue à avoir accès au Fonds de cohésion.
Le Fonds de cohésion s'adresse aux Etats de l'UE dont le revenu national brut (RNB) par habitant est inférieur à 90 % de la moyenne de l'UE. Il vise à réduire les disparités économiques et sociales et à promouvoir le développement durable.
"La Hongrie est prête à signer l'accord sur le climat à condition que le prix de la protection du climat ne soit pas payé par la population, mais par les grandes entreprises et les grands pays pollueurs responsables du changement climatique, qui récoltent la plupart des avantages de la hausse des émissions de carbone", a indiqué un document du gouvernement hongrois, cité par MTI.