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(COVID-19) Le gouvernement français établit l'objectif pour un déconfinement progressif le 11 mai

Xinhua | 15.04.2020 09h45

Le président français Emmanuel Macron a annoncé lundi soir dans une allocution télévisée la prolongation du confinement jusqu'au 11 mai prochain, date à partir de laquelle les crèches, écoles, collèges et lycées rouvriront progressivement leurs portes. Pour la première fois le gouvernement donne une date précise pour un éventuel déconfinement, progressif.

"Nous devons poursuivre nos efforts et continuer d'appliquer les règles. Plus elles seront respectées, plus nous sauverons des vies. C'est pour cela que le confinement le plus strict doit encore se poursuivre, jusqu'au lundi 11 mai", a déclaré le président français et de souligner : "Les résultats sont là. Plusieurs régions ont pu être épargnées. Depuis quelques jours, les entrées en réanimation diminuent. L'espoir renaît".

Le président Macron a également évoqué des tests massifs et des masques grand public pour sortir du confinement : "Le 11 mai, nous serons en capacité de tester toute personne présentant des symptômes. L'utilisation la plus large possible des tests et la détection sont une arme privilégiée pour sortir au bon moment du confinement". L'Etat en lien avec les maires, devra permettre à chacun de se procurer un masque grand public pour les professions les plus exposées et pour certaines situations, comme dans les transports en commun, son usage pourra devenir systématique.

La reprise des activités ne concerne en revanche pas les lieux rassemblant du public. "Les restaurants, cafés, hôtels, cinémas, théâtres, salles de spectacles et musées resteront fermés. Les grands festivals et événements avec public nombreux ne pourront se tenir au moins jusqu'à mi-juillet prochain", a dit le président.

Le déconfinement progressif annoncé par le président Macron suscite parfois inquiétudes et interrogations en France. Des spécialistes de la santé, des syndicalistes et des hommes politiques ont exprimé leurs préoccupations sur cette date qu'ils jugent "prématurée" alors même que les conditions nécessaires pour une sortie du confinement ne sont pas encore réunies.

Parmi eux, Jean Paul Hamon, président de la Fédération des médecins de France. "La seule chose qui me tracasse un petit peu, c'est la réouverture progressive des crèches, des écoles et des lycées parce que là, je pense que ça fait courir un risque inutile", a prévenu le médecin sur Franceinfo. Les enfants n'obéissent pas forcément aux consignes, et le risque c'est "de ramener le virus à la maison. Je pense que c'est prématuré", a estimé M. Hamon.

Des risques qui font craindre plusieurs syndicats d'enseignants comme le SE-Unsa. "Les enseignants ne veulent pas être les victimes d'éventuel rebond du virus en étant en première ligne avec des enfants toute la journée qui peuvent être porteurs", a déclaré mardi sur LCI, le secrétaire général de SE-Unsa, Stéphane Crochet tout en invitant les autorités à plus de précisions sur les conditions de retour en classe.

Ce besoin de précisions est également exprimé par certains élus locaux comme Emmanuel Grégoire, premier adjoint à la mairie de Paris. "On a besoin de précision sur la réouverture des écoles le 11 mai, parce qu'il y a une inquiétude. Est-ce que les gens seront testés ? Quel sera la disponibilité des matériels de protection pour tous les professionnels de l'enseignement ?", a-t-il indiqué mardi sur BFMTV.

Outre les crèches, les écoles et lycées et collèges, la reprise progressive de certains secteurs de l'économie souhaitée par le chef de l'Etat français semble techniquement impossible selon des syndicats.

"La meilleure solution, et tous les scientifiques et les médecins le disent, c'est rester chez soi. Je ne vois pas pourquoi certains retourneraient bosser sans respecter les barrières de protection", a dit mardi le secrétaire général de la CGT, Philippe Martinez. Le syndicaliste juge aussi la date du 11 mai, "prématurée". "Quand le temps sera venu, on reprendra le boulot, mais pas la peur au ventre", a-t-il ajouté.

Une inquiétude partagée par le patron de la CFDT, Laurent Berger qui propose un "protocole de reprise d'activité" pour accompagner le déconfinement économique. "Il faut rediscuter de l'organisation du travail, s'il n'y a pas ce moment de réflexion, il y aura beaucoup de difficulté à reprendre car les gens auront peur", a-t-il déclaré mardi sur LCI.

Des hommes politiques, notamment ceux de l'opposition, jugent "dangereux" un déconfinement sans planification. "Un déconfinement sans planifier les conditions du déconfinement, est extrêmement dangereux", a dit sur TF1 le leader de France Insoumise, Jean-Luc Mélenchon tout en appelant les Français à "rester confinés".

(Rédacteurs :孙晨晨, Yishuang Liu)
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