Dernière mise à jour à 09h44 le 30/07
Les démocrates du Sénat américain ont publié mardi un rapport cinglant sur le mandat du secrétaire d'Etat Mike Pompeo à la tête du Département d'Etat.
Le rapport de 46 pages, intitulé "Diplomatie en crise : la dévastation du Département d'Etat par l'administration Trump", indique que sous le mandat de M. Pompeo, des postes de haut niveau critiques demeurent vacants, onze postes de sous-secrétaire d'Etat n'étant pas pourvus ou se trouvant occupés par des fonctionnaires intérimaires.
Le rapport attribue la difficulté de pourvoir ces postes clés au fait que de nombreux candidats aux postes de sécurité nationale "n'ont pas le caractère ni les aptitudes attendus de la part de diplomates américains, et leurs nominations languissent donc au Sénat".
Le Département d'Etat de M. Pompeo est également truffé "d'allégations de représailles", selon le rapport, ajoutant que cela produit un bureau qui se sent "assiégé", "démoralisé", "battu", "maltraité", "paralysé" et "au plus bas".
L'éviction de l'ancien inspecteur général du Département d'Etat Steve Linick en mai, qui menait des enquêtes liées à M. Pompeo au moment de son licenciement, "n'a fait qu'aggraver cette réalité", d'après le document.
Le président des Etats-Unis Donald Trump avait renvoyé M. Linick sur recommandation de M. Pompeo, en raison d'allégations selon lesquelles l'inspecteur général et son bureau organisaient des fuites vers les médias.
Selon la chaîne américaine d'information CNN, cependant, une enquête menée par l'inspecteur général du Pentagone n'a trouvé aucune preuve de ces informations, et M. Linick avait été innocenté antérieurement à sa révocation.
Lors de son audition par le Congrès début juin, M. Linick a témoigné que plusieurs collaborateurs de haut niveau de M. Pompeo étaient au courant des enquêtes en cours qui cherchaient à déterminer si ce dernier avait chargé le personnel du Département d'Etat d'effectuer pour lui des tâches d'ordre privé et s'il avait utilisé des pouvoirs légaux d'urgence pour vendre des armes à l'Arabie Saoudite et aux Emirats arabes unis, passant outre les objections du Congrès.
Après cette audience, la chaîne américaine d'information ABC News a estimé que les révélations de M. Linick "contredisent les commentaires publics de M. Pompeo selon lesquels il n'était au courant que d'une seule enquête ainsi que ses propos affirmant que le licenciement de M. Linick ne constituait pas une mesure de représailles pour une quelconque enquête".