Les participants au Nord Stream 2 espèrent qu'il sera vite opérationnel malgré les sanctions américaines

Les participants au projet de gazoduc Nord Stream 2 visant à distribuer du gaz russe en Europe espèrent qu'il sera rapidement opérationnel en dépit des sanctions américaines, a déclaré mardi le ministre russe des Affaires étrangères Sergueï Lavrov.

"Les participants au projet Nord Stream 2, y compris la Russie, l'Allemagne et d'autres pays, sont déterminés à ce que ce projet voit le jour et, à ma connaissance, il est raisonnable de penser que cela sera fait dans un avenir très proche", a indiqué M. Lavrov lors d'une conférence de presse après une rencontre avec son homologue allemand Heiko Maas à Moscou.

Le Nord Stream 2 est un projet multinational de pipeline de gaz naturel offshore qui acheminera du gaz naturel de la Russie vers l'Allemagne via la mer Baltique. Lorsqu'il sera terminé, le gazoduc de 1.230 km pourra distribuer 55 milliards de mètres cube de gaz par an de la Russie vers l'Europe.

Les Etats-Unis ont menacé à plusieurs reprises d'imposer des sanctions aux participants du projet, soutenant que celui-ci constituait une menace à la sécurité énergétique de l'Europe.

La Russie a rétorqué en affirmant que la vraie raison derrière ces menaces était la volonté des Etats-Unis d'imposer leur gaz liquéfié en Europe, ce dernier étant plus cher que le gaz russe.

Si les pays européens, y compris ceux dont les entreprises se jointes au projet commercial du Nord Stream 2 justement en raison de leurs intérêts à assurer la sécurité énergétique, sont prêts à donner à Washington le droit de donner son avis sur cette question, c'est leur décision, a souligné M. Lavrov.

Mais la position de l'Allemagne à ce sujet est totalement différente, a-t-il ajouté.

Aux yeux du gouvernement allemand et de l'Europe en général, les relations transatlantiques sont extrêmement importantes, a observé M. Maas lors de la conférence de presse.

"Néanmoins, nous devons faire remarquer que les sanctions entre partenaires ne constituent pas la bonne marche à suivre. Au final, c'est notre décision souveraine de déterminer où nous achetons notre énergie", a-t-il déclaré.

M. Lavrov a noté que les Etats-Unis poursuivaient "globalement un seul objectif : avoir l'opportunité et le droit de faire ce qui leur plaît dans la politique, l'économie et tous les secteurs d'activité humaine du monde".

C'est la raison pour laquelle Washington abandonne tous les accords multilatéraux et quitte toute organisation ou structure multinationale qui, de son point de vue, entrave sa liberté d'action d'une manière ou d'une autre, a analysé M. Lavrov.